BRULE-PARFUMS EN CUIVRE CISEa (ART INDO-CHINOIS) L’ACTUALITÉ A TRAVERS LES EXPOSITIONS a L’ART INDIGÈNE A L’EXPOSITION COLONIALE DE MARSEILLE Quand, dans la forêt Khmère, on interroge quelque indigène sur l’origine des monuments, témoins impérissables d’un prodigieux passé, il secoue la tête — Des hommes n’ont pu faire cela… Cela s’est fait tout seul. On serait tenté de faire de même pour l’étrange royaume jailli du sol du Prado en moins d’une année. L’autre printemps, ce n’était que la terre bousculée, l’énorme labour des chantiers. De ces terrassements, comme de sillons miraculeux, il a germé des palais, des pavillons, des kiosques, toute une floraison d’architectures exotiques, déconcer-tante. Comment des hommes auraient-ils accompli ce tour de force ? Même des Marseillais auraient échoué. Mais il y a les Coloniaux… On sait ce qu’ils ont donné pour la guerre, jusqu’à la victoire… A peine remis aux arts de la Paix, ils ont réalisé, de leur activité et de leurs budgets, ces assises de notre oeuvre mondiale. Les Coloniaux sont venus aux Métropolitains, qui ne vont pas assez aux colo-nies, sous la forme éblouissante et précaire d’une Exposition. Hélas, la fête s’éteindra au bout de quelques semaines. Tant d’efforts pour un feu d’ar-tifice, tiré à coups de millions, jaunes et noirs ! On rêve mélancoliquement à tout ce qui aurait pu être édifié de définitif et de durable ! J’imagine que, pour le visiteur entré à l’impro-viste, sans préparation, à ce pot-pourri d’habitats 401