L’ART DÉCO R ATI ble habituelles. Il est en outre Certain qu’en envisa-geant ainsi les problèmes qui leur sont posés, les concurrents se réservent le maximun de chances de voir leur modèle bien accuelli par l’industrie, puisque c’est de cette manière qu’ils heurteront le moins ses habitudes. Les artistes concurrents nous permettront de placer encore ici une observation de détail, dans l’intérêt de quelques-uns d’entre eux. C’est d’adop-ter, pour leur envoi, les procédés de dessin qui ruèrent le moins de peine et de temps. Dans l’art industriel, le dessin n’est que l’instrument méca-nique d’expression de l’idée et l’outil d’exécution. Il doit être clair; tout ce qui dépasse ce but est de trop, et ne peut que nuire au concurrent dans l’esprit de juges psychologues. L’exposition des travaux exposés aux concours ouverts jusqu’ici par l’Art Décoratif a eu lieu du 20 au 28 avril au Parthénon, 54, rue des Écoles. Nous reproduisons dans ce numéro les vues en perspective de MM. Lemmen, Dufrène, Henri Sauvage et le comte Sparre, auxquels les prix ont été attribués. Il serait déplacé de nous livrer l’examen critique de ces travaux dans un article écrit librement et ne tenant aucune mission des juges. Leurs qualités s’accusent d’ailleurs d’elles-mêmes : il n’est pas nécessaire d’être grand clerc pour apercevoir que M. Lemmes, ayant pris le parti de fermer son meuble de toutes parts excepté devant le siège, et par conséquent d’affronter l’ennui de grands et nombreux panneaux, a su résoudre heureusement cette difficulté par d’élé-gants chantournements, d’une ligne simple et pure ; que les dispositions de sa tablette sont à la fois pratiques et plaisantes Zn Fred ; qu’il a su donner à l’ensemble un caractère de dignité sans sévérité bien en rapport avec l’esprit du pro-gramme et propre à plaire à la majorité des clients ; qu’en somme, le seul reproche de quelque importance à faire à M. Lemmen, étant donnée la disposition d’ensemble adoptée par l’artiste, est un certain manque de pondération entre le dossier et les pieds du fauteuil, le premier trop lourd ; défaut d’ailleurs facile à faire disparaitre. Il est non moins visible que la disposition d’ensemble de M. Il/Mie:ne rassemble dans le meuble les commodités diverses que celui qui s’en servira dot souhaiter tiroirs de plusieurs dissen-sions, armoire, casiers ; qu’elle offre une variété plaisante à l’ceil ; qu’elle rompt la symétrie sans tomber dans le déjeté ; enfin, que dans sa volonté de fouiller de quelques sculptures les pièces de la charpente, l’auteur a eu le tact de garder la sobriété commandée par le prix, le milieu, et les convenances de la destination. Le point faible du projet de M. Dufréne est la tablette qui surmonte l’un des bords du plateau ; telle qu’elle est disposée, elle ne peut guère servir à rien. Comme dispositions, le bureau de M. Henri Sauvage posséde à peu près les ménies qualités que le précédent. La sagesse de sa conception a été mise en relief tout à l’heure ; elle se montre également clans le fauteuil de M. Sauvage, dans lequel on retrouve sans peine un des types aimés du public, mais agréablement rajeuni. [I y a dans tout cela beaucoup de naturel. Il est dommage que le dessus du bureau, vu du côté opposé au fauteuil, soit alourdi par les deux boxes à papiers placées sur la tablette. I: utilité de la couverture de ces boxes ne s’explique pas bien, le vol de papiers par les visiteurs n’étant gués, â craindre 94 que pour ceux qui sont dans l’ è Affaire a.11 ne sera pas difficile à M. Henri Sauvage d’arranger cela. Quant au bureau de M. le comte Sparre, nous ne voyons, pour notre part, aucune objection de principe au massif primitivisme de ses piliers ; cela lui donne un caractère qui n’a rien de déplacé dans un lieu de travail. Mais il faut recennaitre que ces formes ne répondent pas du tout au goût de la majorité. De plus, il existe entre le bureau et le fauteuil un manque d’unité produisant un effet assez singulier… comme quelque chose d’anglo-mérovingien. Néanmoins, la tenue simple et digne du projet de M. le comte Sparre vaut uniras que le maniérisme ou la profusion de prétendus décors de mauvais gués dans lesquels sont tombés un grand nombre de concurrents En résumé, il nous parait qu’au point de vue pratique auquel il faut se placer, c’est-à-dire celui de contribuer à la création d’un art appliqué indus-trialisable et dépassant les étroites limites du petit cercle d’amateurs d’objets d’art, ce concours a donné des résultats appréciables pour une première tentative, et qu’on peut espérer que des concours ultérieurs, dirigés par l’expérience qu’a donné celui-ci, rendront un service important à une cause sur la bonté de laquelle il n’est pas besoin d’insister. T. CONCOURS DE PHOTOGRAPHIE DE L’ART DÉCORATIF Notre quatrième concours e photographie d’une maison de campagne ou d’un cottage s réservé aux photographes anmteurs,estfixé ans tojuillet 1899 (dernier délai). Les conditions sont les suivantes les photo-graphies doivent être collées sur carton et dans le format 9 sur 12 ou 18 sur 24. Le choix de l’objet photographié sera pris en considération par le jury, non moins que la valeur de la photographie. i.es prix sont de fr. 5o ; fr. 40 ; fr. 30 ; fr. 20. Nous prions nos abonnés de nous réclamer les bulletins de concours qu’il est indispensable de joindre aux envois. LE SALON Dans le désir de faire concorder le texte de cette revue avec les illustrations, nous remettons au mois prochain notre compte-rendu du Salon. Ce Salon comptera d’ailleurs parmi les moins inté-ressants, en sorte que si notre périodicité et les nécessités de clichage etc. des gravures ne nous permettent pas toute la promptitude qu’on penserait souhaiter, il n’en résultera pas grand inconvénient cette fois. PETITES ,EXPOSITIONS On ne saurait parler de toutes, il en pleut. L’une des plus intéressantes du moment est l’exposition d’aquarelles de M. Gaston Prunier, dans les salons de l’Art Nouveau : c’est dire qu’elles ne sont point banales. M. Bing est le La Pérouse des vrais artistes et des vrais objets d’art; s’il n’y en avait plus qu’un au monde, c’est lui qui le dénicherait. Par ses procédés, M.Gaston Prunier se rattache aux écoles les plus avancées de la peinture ; mais