L’ART DECORATIF là une occasion unique de se livrer a des rapprochements équitables. Une autre impression qui frappe dès l’abord, et qu’on n’a pas eu souvent l’occa-sion d’éprouver ailleurs, est fournie par l’influence persistante que semblent exercer sive, et meute Jean-Paul Laurens, dont le Soldat de Cromwell est traité dans une note sombre, d’un puissant effet, d’ailleurs. Mais ce sont là des exceptions, et les Américains ne nous montrent rien qui approche, comme brio, comme insniration facile et large, des AMAN-JEAN sur le tempérament des artistes leur natio-nalité et l’atavisme de leur race. Les Anglo-Saxons ont beau venir s’instruire à notre école et demeurer de longues années en France, à moins d’être entièrement dépourvus de personnalité, ce qui est rare chez eux, ils expriment en général avec des moyens plus sobres,é plus concentrés, et leur art apparais à la fois moins brillant et plus rai-sonné que celui des Latins, On pourra nous opposer certains exemples, en particulier Eugène Carrière, dont l’ceuvre est tout em-plie de poétique mélancolie, Julien Devo-celle, qui expose une Tristesse fort expres-Sous le Vase aux Eucalyptus (Photographie Poulain) Baigneuses au lac d’Annecy, de A. Besnard, du Combat de taureaux, de Gaston La Touche, ni du Vase de M. Aman Jean, ni méme de l’harmonieuse Solitude de Raphaël Collin. Ils se contentent de leur opposer de puis-sants et sobres morceaux de couleur comme Devant la glace, de M. F. C. Friesecke, ou des toiles attachantes et recueillies comme le Lever de soleil à Venise, de M. H. W. Faulkner, et les Impressions du feu, de Alexander Harrisson, — qui, sous leurs allures et même leurs titres d’impressions, sont en réalité de fortes et poétiques synthèses. Mais arrêtons là ces généralités pour 176