L’ART DÉCORATIF trices, et il en témoigne quelque inquiétude. Rassurons-le en lui rappelant que l’Amérique vient de plus en plus étudier la France chez elle, et qu’elle aussi nous envoie main-tenant des conférenciers, dont le premier, M. Barrett-Wendell, qui professe en Sor-bonne avec beaucoup de charme et de suc-vaux. Et tous nos hôtes savent qu’il ne s’agit point là d’une sympathie superficielle, d’un accueil dont l’empressement ne serait dicté que par la courtoisie, mais, je le ré-pète, d’un intérêt véritable et profond. Si Paris demeure la cité par excellence des manifestations artistiques internationales, cc n’est pas seulement parce que l’art français moderne a influencé et quelquefois inspiré la plupart des artistes de tous les pays, c’est aussi et surtout parce qu’aucune manifesta-tion artistique ne se heurte en France à de l’indifférence ou à du parti pris. Cela est si connu que les rares artistes qui n’ont rien voulu demander à Paris de leurs études ni de leur personnalité finis-sent toujours par venir lui demander la consé-cration de leur talent. Toutes ces re-marques sont parti-culièrement vérifiées en ce qui concerne les artistes américains qui, nombreux, se montrent en France élèves distingués, per-sévérants, attachés à leurs maitres, et, de-venus maitres eux-mêmes, ne perdent jamais une occasion de témoigner leur re-connaissance à la «pa-trie artistique ». De là ces rapports de plus en plus courtois et amicaux qui s’établissent entre l’intellec-tualité des deux grandes Républiques ; de là aussi l’existence à Paris d’une colonie américaine qui, en ses divers groupements, s’occupe avec dévouement et ingéniosité de resserrer et de faire valoir ces rapports. L’ê American Art Association (dont l’Art Décoratif n’a jamais cessé de suivre avec intérêt les expositions, et dont plu-sieurs de ses collaborateurs font partie, ce n. HILLINGFIURST cès, ne manquera pas, espérons-le, de ren-seigner à son tour ses compatriotes sur le peuple qui l’a accueilli et fêté. On fait auquel il ne saurait manquer de s’arrêter, car, déjà établi par d’innom-brables exemples, il est encore rendu évi-dent par mille circonstances de la vie quo-tidienne, c’est que notre pays continue d’attirer les artistes par les ressources de son enseignement, et de les retenir par le sympathique intérêt qu’il porte à leurs tra-Hiver (Photographie Poulain) .74