L’ART DÉCORATIF le groupe. Ou plutôt la flamme du foyer, qui demeure tout à fait dans le génie de notre race, couvait sous la cendre des do-cuments poudreux. L’étincelle est préte ; et Morisset l’en-trevoit depuis l’enfance. Son intimité parait donc en plein impressionnisme, au temps, tement oublié du Lied, l’élève de Gustave Moreau renouvelait le genre, le petit genre poétisé, modernisé, de Chardin ; l’innovation d’un adorateur parisien de Rembrandt re-nouait spontanément la plus pure tradition française. Des portraits donc : portraits de parents, Lecture (Slus,,e du Luxembourg) déjà lointain, du plein-air. Une crise heu-reuse est en train de réconforter l’École française : l’heure, le sujet, le décor, le coloris vont changer ; les plus jeunes pein-tres se réjouiront de garder la chambre : adieu la rue grouillante et les banlieues sales! Adieu l’impression diffuse et la lumière crue ! Après l’impressionnisme, l’intimisme. Au plein-air succède le plein soir. D’instinct, sans arrière-pensée, Morisset réalisait déjà le voeu de Fromentin qui souhaitait nous ramener, avec le secours de la Hollande, «de la nature à la peintures. A l’avant-garde, à côté de Lomont, le clair-obscuriste injus-d’amis, de l’auteur lui-même ; de petits por-traits, puis de petites compositions, d’où le portrait n’est pas absent, car, dans le Jour du professeur (1892), le professeur est son père. Son père, dont sa gratitude filiale allait fixer loyalement les traits, dans toute l’at-tention congestionnée du travail ! L’année suivante, au Salon de 1896, un délicieux portrait anonyme de M!!. Blanche Morisset nous semblait venu du Salon de la Rose. Croix qui n’admettait que les visages de madones. Médaillé dès t893, le Goûter déjà, la Machine à coudre promettaient un peintre attendri des joies saines: un peintre français. 15o FIND ART DOC