L’ART DÉCORATIF Morisset n’a pas encore d’histoire ; et sa biographie de peintre nous suffit, car elle explique sa nature d’artiste en la replaçant dans l’évolution de son temps qui est le nôtre. L’intimité l’a modelé d’abord à son image : aussi traverse-t-il l’École des Beaux-ciples. Or, les meilleurs disciples de Gustave Moreau sont ceux qui ne font point du Moreau : le peintre de Galatée, comme jle musicien des Béatitudes, ne fut un profes-seur dangereux que pour ses plagiaires ! Tacite leçon, que Morisset a finement com-Portrait de mon père (Photographie c…..) Arts sans rien recevoir de son empreinte. C’est un heureux, vous dis-je ! Il est déjà lui-même, intérieurement. Et quelle bonne fortune l’a conduit dans l’atelier le moins tyrannique? Si Delaunay, sarcastique et fin, l’intimide, son successeur l’enchante : voici Gustave Moreau, l’invraisemblable acadé-micien. dès 1892 ! Le joaillier du Réve lui laisse le pur souvenir de son enseignement libéral, de ses hauts conseils, de son carac-tère de poète affectueux qui se veut le cama-rade et l’aîné seulement de ses libres dis-prise, avec ses amis d’atelier : Raoul du Gardiez, Besson, Bussy, Martel, Sabatté, Burdy qui nous reviendra, les peintres de la vie charmante ou souffrante. Oh! ce n’est point le mythe qui l’attire ! Et ses compo-sitions, si peu grecques, provoquent le sou-rire du maitre… Ni classique, ni romantique, il est moderne. Il est déjà ce que son maitre n’a jamais voulu paraître. Et s’il fait une brève apparition au Ve Salon de la Rose-Croix, en 1896, c’est un intérieur d’église qu’il y montre. Au Louvre, il a copié lar-[46 FIND ART DOC