ÉMILE GALLÉ Pdlence de Ciednent « lettre ne vous est point par-« venue… Fausse adresse… Je vous contais mes misères et vous faisais nies adieux; je vous « les renouvelle. Je vous remercie n pour toutes vos bontés et pour votre chaleur de coeur envers s un artiste isolé, alors que vous étiez un grand industriel. Vous avez donc favorisé par votre amitié, par vos écrits « bienveillants durant vingt-cinq s ans, le développement de mes « ateliers, celui de mon industrie; aujourd’hui je me sens faiblir, les forces me manquent ; « souffert de différentes crises qui « m’ont fait tomber dans une fat-« blesse excessive et interrompu ma convalescence. J’ai pris ma « part de vos soucis, nos épreuves « sont destinées à nous amener « à un état suprême. Personnelle-ment je me suis détaché de toutes les misères qui m’ont si douloureuse-« ment affligé quand j’étais exposant, exposé, industriel, etc. J’espère vous retrouver dans une belle sphère pure « où nous jouirons, sans travail, des lois de la lumière, lesquelles nous avons appliquées; nous en serons pénétrés. Tout nous sera paternelle-. ment expliqué. Je souhaite que ce que vous désirez accomplir se réalise, ce sera justice; je souhaite davantage que votre âme se rassérène et que vous goûtiez encore quelques années de repos. Je ne puis plus causer, , sans cela je vous prierais de venir. « Je vous serre les deux mains « pour toute la vie, en attendant cette rayonnante existence en laquelle j’ai foi par delà les souffrances et les obscurités. « Je vous embrasse comme l’un de mes meilleurs amis, mon cher Henrivaux. Tous mes voeux à vous, à Mm= H… et pour votre fils. Adieu de tout cœur. ÉMILE GALLÉ. Nancy, 3t août 194. 125 FIND ART DOC