UNE MAIJON DE RAPPORT A Numig plus en plus, grace aux moyens rapides de transport que nous offrent les diffé-rentes lignes du chemin de fer métropolitain, continuées encore par les tramways électriques suburbains, la banlieue de Paris tend à s’incorporer à la sy,, capitale, malgré la ceinture encore existante des fortifications dont la nécessité ne se fait plus sentir et qui disparaitra dans un avenir prochain. La soudure sera complète alors. Ajoutez à cela qu’à Paris comme à Londres le centre de la ville voit de plus en plus ses immeubles occupés par les différentes branches du commerce et de l’industrie, que de nouvelles maisons aux baies large-ment ouvertes, aux points d’appui en fer, dont la rue Réaumur nous offre un exemple frappant, ont été presque totalement conçues dans ce but. Songez aussi à l’intensité même de la vie qui s’y déploie, au bruit qui l’accom-pagne, à la poussière qui se dégage constam-ment d’une agglomération si pleine d’activité, et vous aurez les raisons suffisantes pour comprendre qu’on aime, après une journée de labeur passée au milieu du souci des affaires, trouver un peu de calme et de repos hors du tourbillon quotidien, dans un endroit tranquille et bien aéré; et c’est pour cela qu’abandonnant le centre on tend de plus en plus à habiter la périphérie. C’est surtout vers l’ouest que le mouve-ment s’est particulièrement accentué. Il en est ainsi, d’ailleurs, pour beaucoup de villes et c’est un phénomène assez curieux à constater que l’extension se produit presque toujours instinctivement vers ce point car-dinal, si d’autres raisons importantes ne viennent s’y opposer. Neuilly qui naguère encore était la campagne oit l’on allait villégiaturer l’été, faisant presque partie du bois de Boulogne, n’avait comme maisons de rapport que de petites propriétés entourées de jardins, et il ne serait venu à l’idée de personne qu’à Neuilly on put habiter au 40 ou au 5= étage. Mais depuis peu d’années, surtout dans la partie voisine des fortifications, Neuilly a pris une expression nouvelle, et l’on ne compte plus maintenant les immeubles de 5 et 6 étages qui s’y sont élevés. Peu cepen-dant sortent de la banalité et du convenu et ne dénotent pas la volonté de recherches particulières. Aussi s’arrête-t-on agréablement charmé devant la jolie maison que vient d’élever 14, rue Saint-Pierre, entre l’avenue de Neuilly et l’avenue du Roule, l’architecte plein de talent qu’est Pradelle. Ne vous attendez pas à trouvez une façade ronflante et remplie de décoration. L’architecte a, tout au contraire, cherché art ensemble de la plus grande simplicité et avec quelques points décoratifs très intelli-gemment placés, dessous d’appui de h n’êtres,