L’ART DÉCORATIF de Fantin qui, lorsqu’il se promenait rue Guisarde (peu éloignée de la rue des Beaux-Arts), disait souvent : — Que de fois, passant dans cette rue, j’ai pensé à Chardin! On le rencontrait souvent aussi soit dans le jardin du Luxembourg, vers la fin Il avait, en ces dernières années surtout, la conscience d’avoir produit une oeuvre importante et qui compterait dans l’histoire de l’art. Comme s’il n’était pas déjà, de son vivant, en pleine possession de la gloire, il aimait à dire que la réputation du véritable Dessin de la journée, autour des parterres de fleurs, soit sous les galeries de l’Odéon, examinant les livres; le dernier livre dont il me parla fut le livre de Faguet intitulé: Autour de Nietzsche. Les fins de journées de Fantin se pas-saient soit à chercher des photographies (il en avait une collection très importante que M » Fantin se propose de donner à un Mffiée, après avoir donné au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale beaucoup de lithographies rarissimes), soit à feuilleter des estampes, soit à regarder leS livres en curieux. artiste commence non pas tant de son vivant qu’après sa mort et que cette réputation grandit encore par un progrès constant, continu, et que l’oeuvre vraiment belle est ainsi sacrée pour toujours. Il était parfaitement conscient de ce qu’il valait et de ce que vaudrait son oeuvre. S’il lui manqua la suprême récompense officielle, la nomination à l’Institut ou la médaille d’honneur au Salon, il put, du moins, discerner parfaitement ce que nous voyons se réaliser aujourd’hui. Dans leur enthousiasme, ceux qui 112