ques, d’une érudition sûre qui sait ne pas etre accablante, et si bellement illustrés de vues admirablement choisies, de reproduc-tions diceuvres d’art, ces ouvrages font à chaque page surgir la fascination du tableau. Et pourtant, si Venise est si tentante pour les peintres, il en est qui ne pourront jinnais l’exprimer : j’ai parlé de ceux aux-quels tout sentiment profond échappait ; mais il y a encore ici une fluidité de lumière, une qualité d’atmosphère que bien des yeux ne peuvent saisir, que bien des mains sont inhabiles à rendre. Nous avons de Renoir une vue de la Piazzetta et du Palais des Doges, prise du large, qui est peinte par touches heurtées, en contradiction formelle avec le tissu aérien dont s’enveloppe Venise. D’autres ne peuvent débarrasser leurs pin-F. LE GOUT-GERARD à l’aide des impressions directement res-senties. Au reste, les innombrables photographies rapportées par liasses de Venise ne disent-elles pas toutes que le tableau est fait, qu’il n’y a qu’à le saisir dans sa vibrante réalité; ne révèlent-elles pas déjà, par la seule dis-position des sites, une complète expression d’art ? Pour s’en rendre bien compte, il n’y a qu’à feuilleter ces deux petits livres, que tout voyageur devrait avoir là-bas avec lui: Venqia, de M. Pompeo Molmenti, et Le Isole della laguna veneta, écrit par le même en collaboration avec M. D. Mantovani. Composés par des fervents de leur ville qui nous en dévoilent tous les charmes poéti- n. BOMPARD 6t Marchand de légumes