L’ART DÉCORATIF sur les montagnes lointaines et faisant comme une poudre d’améthystes et de topazes broyées; la façon dont s’avive la tache des étoffes rouges ou vertes dans cet espace dé-couvert, où toutes les surfaces réfléchissent et se renvoient les rayons lumineux, — le ciel et les eaux, et les façades des palais: toutes ces particularités d’une atmosphère vibrant dans son cercle de miroirs, Ziem les a très justement observées, y a chauffé son enthou-siasme d’artiste et les a fait éclater sur ses toiles. On ne peut pas dire qu’il a outré et transformé sa vision ; mais, ainsi que Turner s’était attardé surtout à la Venise des cou-chants, Ziem a voulu voir Venise dans son paroxyme oriental, avec ses barques de pêche bariolées et le souvenir des pompes patriciennes dont il avait encore été le témoin lors de ses premiers séjours, — et IL FAULKNER Le Grand Canal PR UGNOLI Le Coleone et l’École S’ Marc (eau•(orte) aussi dans toute la force de l’été. Tous ceux qui ont vu Venise dans cette saison de son plein triomphe ne peuvent dénier à Ziem le mérite de l’entière sincérité. Après Turner et après Ziem, une vision nouvelle s’était imposée, révélatrice de lu-mière et de splendeur, mais cette vision reste encore assez longtemps à peu près isolée. Elle éblouit, mais son étrangeté semble la faire reculer dans de très loin-taines contrées de rêve que l’on ne songe pas encore à fréquenter. Il faut attendre que la littérature, — le Voyage en 4 FIND ART DOC