LE PETIT PALAIS DES CHAMPS-ELYSÉES On sait aujourd’hui comment sera décoré le petit Palais des Champs-Elysées, celui de M. Charles Girault. En couronnement de la porte principale, M. In-jalbert sculptera un motif représentant la ville de Paris abritant la Seine à ses pieds. Tout autour sont les Muses des Arts, des Lettres, des Sciences, avec le Pégase et Apollon qui font comme une couronne de gloire a !a Ville-Lumière. Sur les re-tombées des portiques de droite et de gauche sont deux figures qui encadrent tout ce tympan et re-présentent l’Océan et la Méditerranée. A gauche de l’escalier, un groupe de M. Con-vers: les Saisons. A droite, un groupe de M. Ferrary la Seine assise entre ses deux rives; à ses pieds, la Bièvre. Deux bas-reliefs : la Poterie et la Science, par M. Jean Hugues. Aux deux extrémités de la façade p-incipale, des couronnements de baies aux armes de la ville de Paris. Au fronton de la façade postérieure, une horloge par M. Hector Lemaire. LA PORTE MONUMENTALE S’il faut en croire la Revue encyclopédique, nous ne serions pas près de voir achevée la porte mo-numentale de M. Binet, projetée au Cours-la. Reine et dont nous avons dela parlé ici L’Exposition de inoo devait s’ouvrir place de la Concorde par une porte monumentale dont on disait merveille. Cette porte, M. Binet y travaillait depuis deux ans, prenant à droite et à gauche, et jusqu’aux Indes, des informations qui lui avaient permis de préparer un projet très brillant. On avait même commencé les travaux de fondation, quand un ordre ministériel est arrivé la porte de M. Bi-net doit lui rester pour compte ! e M. Deloinbre, ministre du commerce, ne veut pas de cc monument , ; il n’en veut ut aucun prix, estimant juste titre que rien ne doit venir rompre l’harmonie de la place de la Concorde… , Le projet de M. Binet comportait, parait-il, la suppression des balustrades de pierre qui courent tout autour de la place. En tout cas, on a fait dé-vier la ligne des tramways Louvre-Versailles et des palissades officielles ont été posées sur l’emplace-ment de la fameuse porte, à l’heure ou nous écri-vons. LA FIN DU PALAIS DE L’INDUSTRIE Le pavillon central, dernier vestige de l’ancien -palais de l’Industrie, ne masquera plus longtemps la magnifique perspective de l’avenue Alexandre III; on devait le démolir au mois de juin ; un sursis vient de lui être accordé, mais l’exécution est défi-nitivement fixée au mois d’octobre. LES JURYS DES BEAUX-ARTS Les deux sociétés des Beaux-Arts ont procédé à la nomination des Jurys pour l’Exposition de Deo. Ont été élus pour la Société des Artistes fran-çais MM. Harpignies, T. Robert-Fleury, Albert Mai-gnan, Humbert, Tattegrain, Basson, Dawant, R. Collin, Guillemet, Vayson, Roybet, E. Adan, G. Ferrier, Dameron. La Société nationale des Beaux-Arts a désigné les artistes suivants Peinture.– MM. Carolus Duran, Roll, Cazin, Béraud, Billotte, Dubufe, Gervex, Dagnan-Bouve-ret, Besnard, Rixens, Montenard, Lhermitte, Car-rière, Courtois, titulaires ; Damoye, Barau (Emile), Guignard, Priant, Mathey, Lagarde, Agache, Mé-nara, Cottct, Weerts, supplénientaires. Sculpture. — MM. Rodin, Dalou, Desbois, In-jalbert, Noël Tony, de Saint-Manceaux, Bartho-iomé, Aubé, titulaires ; Baffier,Charpentier,Daropt, Lenoir, supplémentaires. Gravure. — MM. Walther, Lepère, Pannemas ber, Renonard, titulaires ; Michel-Cazin, Lunois, supplémentaires. Architecture. — MM. Plumet et Benouville, ti-tulaires. Ajoutons qu’une pétition circule, en faveur de la suppression de toutes récompenses en rnoo. C’est une proposition égalitaire à laquelle nous ne pou-vons qu’applaudir. LES TRA VAUX DE JARDINAGE La perspective des Invalides ne sera pas si com-promise qu’on l’avait craint il y a un mois. Les ingénieurs ont vu le danger et, sans perdre de temps, ont fait de leur mieux pour y remédier. Des travaux de terrassements ont été entrepris au-tour du pont Alexandre III et de la gare des Inva-lides, pour corriger le point de vue et l’on peut pré-voir que le malheur ne sera pas aussi grand qu’on pouvait le croire. Les jardiniers ont entrepris un travail considé-rable, dessinant des pelouses, plantant des bos-quets, déplaçant des arbres, en un mot organisant des plantations nouvelles qui grandiront cet été et qui seront en pleine vigueur lorsque s’ouvrira l’Ex-position. Ces modestes ouvriers contribueront pour beaucoup lita richesse du décor. Cependant nous devons déplorer l’étroitesse de l’avenue centrale sur l’Esplanade des Invalides, les constructions des divers palais — tout sera Palais en r000 ! — empiètent tellement sur l’allée, qu’elle aura l’air de s’achever en ruelle près de l’Hôtel des Invalides. Ce sera peut-être très joli, mais nous ne nous attendions guère à cette nouvelle manière d’accentuer la longueur de cette promenade qui réunira les deux rives de la Seine. Annonçons encore un projet des architectes du pont qui consisterait à édifier des grottes aux deux extrémités… GEORGES Boss. 44