L’ART DÉCORATIF Signac, Van Rysselberghe, Cross, Angrand, Petitjean, Luce ; récole de Monet représentée par d’Espagnat, A. André, Valtat et autres ; les nou-veaux : Valloton, Vuillard, Bonnard, Sérusier, Ranson, Roussel, Rippl-Rouai. Puis Ibels avec ses pêcheurs bretons; M. Antoine de la Roche-foucauld avec ses peintures sur soie inspirées des kakemonos japonais ; MM. Bernard, Filiger. A ces œuvres sont jointes quelques pièces des sculp-teurs Lacombe, Al. Charpentier et G. Minne. Cette exposition est certainement la plus inté-ressante de la saison, car c’est la première fois que tant de novateurs, suivant des voies si différentes, se trouvent réunis. Quelle opposition, par exemple, entre les clartés des néo-impressionistes et les tonalités brumeuses de Vuillard et de Bonnard, dont le talent s’affirme ici définitivement. H est du reste difficile de définir en quoi consiste le charme de leur manière. Evidemment, elle déroutera ceux que les contrastes de couleurs si savamment calculés des néo-impressionnistes ont conquis ; niais le charme de ces derniers réside-t-il unique-ment dans ce qui n’est que l’application des principes découVerts par Chevreul ? Prétendre ceci serait réduire l’art à la technique. Si les néo-impressionnistes savent faire bien avec leur procédé, Vuillard et Bonnard prouvent qu’on peut faire aussi bien par des moyens tout différents. Le procédé n’est que le procédé ; l’art, c’est ce que l’artiste y verse de personnel. De Vallotton, une nouvelle série de feuilles en blanc et noir, dans sa manière trop connue pour qu’il soit besoin d’en parler. L’intérêt va plutôt kl ses peintures, d’une extrême hardiesse de couleur. Ces tons sombres et violents sont d’un effet étrange ; ou du moins, notre œil n’y est pas façonné. M. Vallotton, poussé par sa légitime admiration pour Ingres, cherche, avant tout, à restituer son rôle à la ligne, réduite par l’école de Monet a. celui d’accident. Echappe-t-il it la consé-quence de diminuer par là l’importance du coup de pinceau ? Au premier abord, dans cette peinture presque en tous plats, on ne sent pas la consis-tance que le coup de pinceau peut seul donner, si nous n’en croyons que nos habitudes ; mais avec un artiste de la valeur de M. Vallotton, il serait téméraire rie se prononcer trop vite. Il est d’ailleurs possible que ce qu’il nous montre aujour-d’hui ne soit encore que la recherche d’une formule dont la suite nous montrera la valeur. Les recherches de MM. Sérusier et Ranson ont pris un caractère plus définitif. Leurs œuvres sont du domaine de la peinture décorative ; nous aurons bientôt à y revenir. ÉTIQUETTE. POUR LE ,. PARTHENON . CAR H. GRANVILLE FELL A LONDRES 307 M. G. FIND ART DOC