L’ART DÉCORATIF solide, un vaillant cœur, passionnément attaché à la terre, aux coutumes, aux moeurs du pays berrichon. Dans cette simple et savoureuse image, Jean Baffier a mis ses préoccupations décoratives; il a partagé les cheveux du jeune Bernard en deux flots sy-métriques, il les a fait tomber sur un socle Orné d’un cordon de feuilles de lierre, of-frant le nom du gars encadré. A moins de risquer une seconde fois d’empiéter sur le dise, la mode, le parfum et l’accent de Paris. J’aime la langueur de » Souple oisi-veté » et l’allure de cette «commère» de re-vue qui marche dans le froufrou de ses jupes. Je prononce comme tout le monde devant ces figurines le mot de : Tanagra. Mais des images antiques évoquées fort à propos par M. Dejean, une u Bacchante », une Vestale ii, une » Andromède r nie per-mettent de saisir combien, dans des sujets semblablesTé-légante préci-sion dcs coro-plastes grecs l’emporte sur le flou, les jo-lies négligen-ces, les plai-sants escamo-tages du cora-plaste pari-sien. Le goût des mondani-tés si vif chez M. Dejean, nous le retrou-vons citez M. Guétant , au-teur de deux Joueuses de tennis», fai-sant les gestes de «la volée haute » et du u revers , et chez M. Jung-bluth dont les silhouettes de cire ont une ligne grasse, onduleuse, un cambrement hardi. La sculpture religieuse n’est guère re-présentée au Salon de la Société Nationale que par la u Vierge à l’enfant„ de M.. Al-bert Bernard. La femme du merveilleux peintre a su donner à ce groupe, après tant de traductions de la maternité divine, un mouvement imprévu, un charme frais, at-tendri, délicatement moderne. Le souci d’ex-primer des âmes modernes, l’individualité des caractères, des tempéraments, des ins-tincts, je le signale chez les auteurs de bustes, MM. Fagel, Aronson, Lagae, Samuel, Spicer-Simson, et j’en arrive à la sculpture païenne. Je dis païenne et non académique. Il y a certes à la Société Nationale des ar-G. TARRIT domaine des objets d’art, je ne saurais dé-crire les autres envois de Bailler, ses candé-labres, ses chandeliers, sa soupière portée par sis boucliers, cariatides peu académiques, d’autant plus rationnelles et vivantes. J’au-rais bien souhaité pourtant m’arrêter à cette doctrine généreuse, nourrie de l’observation et de l’amour des choses du sol, toute de bon sens et de force, empreinte de réalisme gothique, tronc vigoureux, enraciné profond et singulièrement fertile, puisque l’art de -Louis Bouclier en sort déjà, branche flexible et charmante. MM. Rather et Dejean font entre eux le _plus prodigieux contraste. L’un est la robustesse rustique, un peu mas-sive, le goût de terroir, le parler patoi-sant; l’autre est grâce, légèreté, mignar-Ri 232 FIN AR DO