L’ART DÉCORATIF’ pour reprendre pied dans nos Salons et inspirer toutes les activités nouvelles. Notons, d’ailleurs, qu’elle marque surtout une réac-tion des moyens d’expression propres de la peinture ramenés en honneur, selon les tra-ditions de tous les maîtres, après des éga-rements passagers. Elle n’apporte rien de que de voir parfois le public, dérouté pal’ une personnalité et une sincérité d’artiste, rompant avec les conventions et les mièvre-ries que ce public s’assimile toujours plus volontiers, s’étonner devant les œuvres de peintres qui ont, peut-on dire, une facture absolument classique, comme MM. Besnard, Cottet, Simon ou Zuloaga, par exemple, ou bien d’au-tres encore dont nous aurons à examiner les tableaux. Nous avons dit de quelle façon M. Besnard et M. Cot-tet étaient représentés au Salon. M. Lucien Simon est aussi de ceux qui, depuis quelques années, incarnent le plus solidement notre peinture française contem-poraine. Nous ne pouvons revenir en quelques mots sur l’analyse de son talent, qui a été faite, il y a peu de temps, dans l’Art Déco-ratif, par M. André Saglio. Chaque année, les Salons annuels nous montrent de lui des pages définitives, nous révélant de plus en plus pour l’artiste la con-quéte de la sobriété et de la franchise, accusant sans dureté les mouvements jus-tes, les modelés essentiels, sans rien omettre de tout ce qui donne le vif accent de la vie. Parmi les mor-ceaux que M. Simon expose cette année, le Portrait de Madame S… et de ses en-fants,— avec les parties fran-chement peintes de « nature E. CLAUSS révolutionnaire dans ses procédés ; elle constate seulement, après le dédain qu’ont encouru les Musées, que si la nature est indispensable pour façonner un tempéra-ment d’artiste, l’étude attentive des chefs-d’oeuvre du passé est utile pour apprendre les secrets du métier et pour savoir com-ment se servir de la matière et des outils qu’on a en mains. Aussi est-ce une inexplicable surprise Route dorée morte,,, l’étoffe de la robe et du fauteuil, le costume du petit garçon, et les délicatesses de la chair, des figures, des mains, des bras de fillettes, — reste capital. Cela restera un beau portrait de famille, comme les gale-ries nationales et particulières en possèdent quelques-uns, gardant un caractère intime tout en étant un beau morceau de peinture. M. Jacques Blanche expose aussi un de ces portraits collectifs, auxquels, du reste, il nous a habitués. Nous avons déjà donné la 202