« LA LIBRE ESTHÉTIQUE longe en un coteau flanqué d’un mou-lin ; à gauche, filant sur l’eau calme, est une barque dont on ne voit plus que la poupe verte et brune ; au gou-vernail, un vieux marinier, qui se pro-file sur le fond rouge de la voile, gon-flée par une brise paresseuse. Un régal véritable; de la peinture dans toute l’acception du terme. Une symphonie entre ciel et terre ! M. Van Ryssel-berghe sait exprimer avec beaucoup de sentiment, de charme et de grâce les personnes qu’il portraiture. Voyez la physionomie si charmante, si franche-ment ouverte de Mnr Demolder, la femme de cet écrivain ému à qui l’on doit la Route d’Émeraude. Et combien sont naturellement groupées les trois fillettes aux visages souriants et mu-tins! MM. Georges Lebrun, un Belge établi dans la Prusse Rhénane, et J. G. Drerdorff, un Prussien établi en Zélande, chantent les intérieurs rus-tiques avec une aine naïve et un peu mystérieuse. Cela est captivant, simple et recherché à la fois. Et une singu-lière parenté de vision et de métier ap-parente ces artistes de races différentes. Le catalogue de La Libre Esthétique n’indique que sept sculpteurs. Une statuette en bronze de M. Fischer a belle allure. Le buste du peintre A. .1. Heymans est plein nE SAMRLANX ET WECKESSER ME. M. MULLER Col (dentelle Reliure des qualités puissantes auxquelles, dans ses plus magistrales oeuvres, Constantin Meu-nier nous a accoutumés. M. Paul du Bois, statuaire élégant et gracieux, a dans son envoi un buste de femme respirant une ma-jesté tranquille et des statuettes aimables. M. Georges Minne reste fidèle à ses figures sèches, anguleuses, maléfiques : synthèse de simplification plastique ! Le prince Troubetz• koï, à côté de compositions d’allure ner-veuse et indiquant une nature prompte el habile, est représenté par un groupe Maternité, qui respire une émotion conte-nue. Une femme serre sur sa poitrine son enfant qui, frileusement, se blottit dans son sein. Il y a dans l’étreinte de la mère, dans le baiser dont elle gratifie sa fillette, une tendresse intime et jalouse. C’est une oeuvre de ligne simple qui parle et qui séduit. De M. Alexandre Charpentier, la terre cuite originale : Portrait de Rosalie, qui est bien une des plus exquises figurines d’en-fants que nous ayons vues partout. Deux plaquettes de caractère sobre : typographe et le serrurier, complétaient cet envoi malheureusement peu considérable. ’99