L’ART DECORATIF clarté. A un art semblable jamais les Alle-mands n’ont su ni ne sauraient atteindre. L’art anglais trop solide en est très loin aussi. Je ne le retrouve qu’en France, et et en à ses pieds, symbole d’éternité, le scarabée d’Égypte. M5′ Nathanielsen, en un relief très fin blanc sur blatte, a modelé e la Jeu-nesse, et la Vieillesse e, à la face ridée. Parmi les nouveautés, je vois un vase qui est toute une sym-phonie de couleurs comme incon. nues encore, une symphonie de verts, de bleus tachés de rose, de bleus rayés de jaune, de bleus qui en décroissant passent au vert, de bleus et de verts de nacre, vraiment miraculeux; je vois des vases aussi en craquelé blatte. La Manufacture compte en ce moment parmi ses artistes plus de femmes que d’hommes. Des fenêtres j’aperçois un tennis et un jardin zoologique et botanique, attenant à la manufacture, tennis et jardin à leur disposition. On sait que la Manufacture de Bing et Grrindahl, avec une technique et des qualités d’art qui ne sont pas inférieures à celles de la Manufacture royale, a set , cependant se distinguer d’elle par l’importance cfu’elle a donnée dès l’abord à la décoration plastique. Le modelé y est en faveur, il semble, plus que la peinture. Tandis qu’à la Manufacture royale les colo-rations sont le plus souvent très discrètes, les tonalités très fines, comme en Dane-mark celles de la nature même, ici l’on se plaît aux contrastes parfois violents des oxydes sombres par exemple ou d’é-maux vivement colorés, tels que le splen-dide émail bleu de cobalt dû au chimiste de la maison, M. Hallin. M. Willumsen, qui fut Son directeur artistique, semblait vou-loir donner à la porcelaine, à cette substance délicate, comme féminine, les solidités, les vigueurs du grès ou de la faïence. L’art qu’il préféra est volontiers sévère, mâle, robuste. On connaît ses urnes cinéraires. Il aimait les intentions, les idées symboliques. Il inclinait vers l’art égyptien, assyrien, plus que vers celui de l’Extrême-Orient. C’est cependant à l’imitation des Chinois et des Japonais que la maison Bing use volon-tiers de ces tonalités bronzées, sombres, :0,, -FACTURE ROYALE en Suède aujourd’hui, depuis quelque temps, à Rosirai-id. J’arrive aux figurations plastiques, si remarquables elles-mêmes. On connaît toute cette faune de la Manufacture, poissons, crapauds, oursins, chauves-souris, sauterelles, libellules, toutes les œuvres de Mlle Petersen, de MM. Nielsen, Thomsen, Madsen et Luis-berg. Chacun a pu et peut admirer à Paris, dans leur grâce et leur souplesse félines, ces chats blancs, du blatte merveilleux des Manu-factures danoises, surtout ces chats allongés et rampant, comme des tigres à l’affût. Un artiste de grand talent est M. Madsen, qui, tout jeune (il a 2 2 ans), est un ancien pêcheur du Jutland. Il vient de faire un beau lion de mer. Il y a un hippopotame rose et gris de la Princesse Marie. Remar-quables la petite figure de M. Locher, ‘,le Chagrin e, et ses petits singes; et de M. Krog cette pendule e le Temps nous dévore e : une vieille sorcière, avec des dents qui pointent d’une mâchoire affreuse, est ac-croupie tenant le cadran dans ses jambes; n94