L’ÉCOLE DE NANCY AU PAVILLON DE MARSAN Vm vingt-cinq ans qu’Émile Gallé a m commencé à faire du verre et du meuble. Puis vint son cadet d’une dizaine d’années, Victor Prouvé, puis Camille Martin. Avec ces trois noms on pouvait presque constituer une école. Plus tard d’autres : le verrier Daum, les ébénistes Majorelle, Camille Gau-presque son inspecteur général, M. Roger Marx. Ce mouvement qui s’enrichissait d’oeuvres, cette école qui devenait tous les jours plus nombreuse, vient de terminer sots évolution; elle a légalisé le nom qui la rendait glo-rieuse. Depuis deux ans ce n’est plus seulement en fait, mais en droit qu’elle s’appelle Lit, École de Nancy Nous avons pu admirer dans toutes les expositions et plus particulièrement au Champ-de-Mars, les œuvres des artistes lorrains; niais, dispersées, nous n’avions pu juger de l’unité de l’effort et poser en toute connaissance de cause le problème de la parenté de tous les mémbres du groupement. L’exposition du Pavillon de Marsan nous a permis ce coup d’oeil d’en-semble. . Deux grandes œuvres d’abord, celles mêmes des deux initiateurs de PÉ – dol, Émile Gallé et Victor Prouvé. Émile Gallé n’est jamais resté stationnaire, l’homme d’une forme; il s’est cons-tamment renouvelé, et ainsi la critique a tour à tour vu en lui un Étrusque, un Grec, un Vénitien, un Chi-nois, un Japonais, jus-qu’au jour où, libéré de tous modèles, il a trouvé Fauteuil «la clef de ces musées libres du décor vivant, la flore, la faune, confisquées par les acadé-mies t. Émile Gallé est avant tout un floral, ses oeuvres ont toujours davantage accusé cette caractéristique; nul mieux que lui n’aura su regarder le vêtement naturel des plantes, en comprendre la ligne, la couleur, la destination, puis au moyen de corrections successives créer un nouveau vêtement pour L. AlA JORELLE thier, Gruber, le menuisier Vallin, le relieur Wiener, etc. On commença à parler d’une École d’art lorrain. Elle eut son journal : La Lorraine artiste; sots comptoir : La Maison d’Art lorraine; son manager et son homme d’esprit, Gouttière-Vernolle; son poète, Émile Hinzelin; sa pléiade, la Grange Lorraine; son critique, Jules Rais; je dirais 176