LA PEINTURE AUX SALONS pour mieux dire, elles n’existent pas pour cer-tains yeux qui ne s’en sont jamais aperçu, et ne reçoivent une impression des spectacles réels qu’à travers des lunettes idéales. Je me rappelle l’étonnement de quelqu’un à qui je faisais observer, à la campagne, les reflets bleus d’un plan de choux. Peu de vertes toujours nouvelles d’harmonies qu’est intéressé un tempérament véritable de peintre, car ce sont ces modifications constantes qui révélera la vitalité de la nature comme des étres humains. La sincérité toujours en éveil de M. Bes-nard nous assure des oeuvres intéressantes, FI. CARO-6E1,61.1F temps auparavant, la même personne avait fortement critiqué devant moi un tableau qui s’efforçait • de rendre cet effet : Les choux ne sont pas bleus’» avait-on prononcé. Comme si la beauté de l’art de peindre ne consistait pas à surprendre la nature dans toute sa variété, dans toute sa pro-fusion, à chercher à l’égaler en diversité et en sur-prenante puissance. C’est par ces décou-Portrait de M. L. et de sa fille car il ne se contente pas d’exploiter dans des redites des effets déjà étudiés. Ses ta-bleaux de baigneuses nous donnent le côté éclatant, souple, juvénile de son talent. Les chairs tendres s’y meuvent dans la lumière, caressées de rayons, frôlant les frissons d’eaux et les herbes veloutées. La saine sa-veur du plein air s’y respire, étudiée à la fois avec sûreté et liberté. En méme temps, 167