A TRAVERS LES EXPOSITIONS notone et si douce, il les peint par des jours brumeux, avec une science très délicate des valeurs. M. Duhem est lui aussi un artiste raffiné. Il nous offre six toiles où s’évoquent, fantomatiques, par des nuits de neige et de lune, des champs, des meules, des chau-mières, des trou-peaux, des mai-sons provincia-les dont les fe-nétres éclairées vaguement jet-tent des lueurs sur les mails déserts, sur l’eau morte d’un ca-nal. Toutefois les Nocturnes de M. Duhem me semblent des oeuvres moins complè-tes que celles de MM. Gri-veau, Ulmann, Dauchez et René Mena rd. J’y vois la recherche de l’expression, la préoccupation poétique l’em-porter sur le souci du dessin et de la cou-leur. J’y sens un peintre, trop dédaigneux de la forme et de la « belle ma-tière », glisser à la littérature. Mais l’idéalisme n’entrai ne pas chez tous une telle rupture d’é-quilibre. Les paysages de M. Henri Martin, d’un sentiment si pur, sont très solidement construits, très voulus dans leurs lignes, et la facture virgulée de l’artiste, au-tour des » causses » dénudés, des rustiques por-tails, des vieilles maisons de «La Bastide », fait vibrer l’enveloppe des temps gris, les jaunes du plein soleil, les verts et les mauves ducrépuscule. La même touche menue, empruntée aux impressionnistes, distribue les clartés et les ombres dans les campagnes de M. Claus. Voilà la grâce et la gaîté du printemps : un éparpillement de lumière sur les «maisons roses », les pommiers et les cerisiers en H. CARO DELVAILLE 155 PorIrdit de M., M. et de sa petzte-fille (Photographie Creraoa) Heurs, les groupes d’enfants, les porcs dans les cours, les chiens traînant la voiture du boulanger. Nous sommes loin, brusquement sans doute, de la synthèse et du style et des beautés d’expression. L’équilibre est mainte-nant rompu au profit des qualités pictura-les. Car il n’y a rien d’absolu ; la « Société