L’ART DÉCORATIF attiré vers les richesses de la nature, la profusion de son décor vivant. Il aurait donc une tendance à orner souvent plus qu’il n’est utile; mais le sens de l’architecte refrène l’inclination sentimentale, en laissant au thème ornemental de l’abondance et de la vivacité. Les murs sont tendus d’étoffe à encadre-ments de broderie, motifs floraux exécutés en applications. Les montants des portes s’incurvent, flexibles rameaux déterminant une forme souple, nerveusement accentuée de feuillages sculptés dans le bois. Des im-postes lumineuses, écrans formés de verres H. SAUVAGE ET SARAZIN L’aménagement des salons qui accom-pagnent cette salle de bain montre bien toute la saveur d’évocation que MM. Sau-vage et Sarazin veulent laisser aux formes. Ces salons, chez M. Jansen, sont destinés à servir de salles de magasin; ils mettent fort bien en valeur les meubles de Majorelle que l’on y présente, et l’on perçoit, entre l’ins-piration de l’ébéniste et celle de l’architecte, une réelle parenté. Salle de bain mosaïqués, cachent des lampes électriques, tandis que d’autres lumières jaillissent de fleurs groupées en corniches. L’éclairage doucement répandu, les colorations repo-santes, l’accord sobre des bois naturels et des tentures, font encore montre d’un senti-ment très fin et d’une réelle élégance. Nous trouvons là non des essais, mais des résultats formels, qui contribuent à établir le réper-toire de notre époque. 152