LA SOIERIE Elle a maintenu la beauté de l’exécu-tion, quand nombre de ses rivales com-mettent journellement des hérésies par l’application malhabile de l’art au façon-nage. Elle a l’École de tissage de la Croix-Rousse, l’École supérieure de commerce et de tissage; l’École des hautes études de chimie industrielle, où la teinture et l’im-pression des soieries sont améliorées et cants, bizarres, où on a remarque une extrème stylisation de la fleur, apportent une note nouvelle. La mode les suivant, il ne fallait pas leur abandonner le marché. Une pléiade d’évolutionnistes entreprit un art ornemental nouveau, dit art moderne. Certains s’en irritent et, le considérant comme une aberration du goût, réclament à grands cris le retour aux styles français rénovées ; huit Écoles municipales de dessin et, enfin, l’École nationale des Beaux-Arts de Lyon qui, récemment, fit un effort mani-feste en faveur des aspirations modernes. Transportons-nous dans la région du Nord, si heureuse en son commerce qu’elle est devenue la rivale redoutable de Lyon. Moins intransigeante, elle constate qu’en s’immobilisant dans la reproduction des styles français, l’art industriel parcourt une voie sans issue. L’Angleterre et l’Allemagne cherchent à s’affranchir, et leurs étoffes aux compositions audacieuses, aux dessins capri-137 CORNLLLE FRÈRES « dont nous sommes tous si fiers », à la symétrie des ornements, à l’harmonie des lignes, à l’élégance des conceptions, aux créations si gracieuses et si délicates de l’habile Philippe de la Salle, dont les Lyon-nais ont interprété l’ceuvre. Depuis la généralisation de la mécanique Jacquard, les fabricants viennent acheter leurs modèles dans ces maisons parisiennes où les dessins s’enlèvent par centaines sous des doigts agiles, chez Arthur Martin, chez Petit-Demange, véritables usines .qui pro-duisent à un incroyable bon marché, mais FIND ART DOC