LA SOIERIE I. LA SOIERIE ET SES GENRES CI nous explorons le domaine de la soierie, molécules ne peuvent supporter, et, d’après nous y trouvons la décoration de l’habi- l’expression ((sentir quand le métal s’énerve tation, — ameublement, rideaux et tentures, — comprendre, au filé des soies, combien le et l’ornementation de l’individu, — robes, fou- moyen mécanique les fatiguera, jusqu’à quel lards, écharpes, galons, soutaches, étoffes. Le profane ne considère que le résultat total, mais l’amoureux d’art, de cet art mi-nutieux du tisseur de soie, étudiera longue-ment, avec intérêt, avec joie, tout ce qui en constitue la matière, la technique, le dessin, et leur concours mutuel à la beauté parfaite. Il s’apercevra des combinaisons multiples et constatera l’excellence de la simplicité dans la variété des effets. Autrefois régnaient les principes de Philippe de la Salle, les étoffes unies diver-sifiaient les armures pour en obtenir des joies nouvelles. Comment rend-on ces efforts différents, dans quelles conditions se trouvent aujourd’hui les fabricants, quel critique avisé saura traduire, même sommairement, par quellés phases passe l’expression artistique des étoffes? Il faut apprécier le tempérament de la matière, ne pas lui demander plus que ses -yygg- •,; ∎K,11 1(11,1 4 CORNILLE ERI E point elles résisteront. Les machi-neries modernes n’ont pas cette intelligence de préservation. Elles exigent des armatures compliquées; autrefois, avec simplicité, on obtenait autant de souplesse et de moelleux. D’ailleurs on n’applique la mé-canique aux façonnés que pour l’article courant ; le travail manuel reste seul usité aux produits d’art et de luxe, à la soie pure exclusi-vement fabriquée jadis. Aujourd’hui il est tels satins, velours, tramés coton qui, en poids, ne contiennent pas le dixième de la précieuse sub-stance ! Rappeler quelques- unes des opérations primordiales n’est pas inutile. La bave du cocon en