L’ART COLLECTION HAYAStlf Boîte DÉCORATIF oisifs lui a été inconnu, et si nous ne sai-sissons pas toujours, au premier coup d’oeil, l’usage d’un objet, c’est que nous ne con-naissons pas les mille habitudes et besoins de la vie japonaise ; l’art les a tous satis-faits, il n’a pas eu d’autre but que de les satisfaire, et de les satisfaire en mêlant le plus de raffinement au plus de commodité possible. Quelques exemples le prouveront aisément. Chacun connaît aujourd’hui ces grès qui depuis quelques années sont arrivés en Europe en assez grand nombre et qui ont exercé une si heureuse influence sur nos arts du feu. Il y a de petits pots à couvercle d’ivoire, des bols, de gros récipients fermés par une sorte de chapeau de laque noire, et tant d’autres, de formes plus ou moins étranges à première vue. Qu’on en connaisse l’usage et tout s’éclairera; le sens pratique des potiers et de leurs clients apparai tra aussitôt. Tous ces récipients sont destinés uniquement au Tchanolo, cette ■■ Cérémo-nie du thé» que les Japonais ont pratiquéependant tant de siècles et qui était sim-plement la ma-nière la plus agré-able à leur gré de prendre le thé en compagnie. Dans les petits pots était enfer-mée la poudre à thé, et le petit COLLECTION 1-1AiASHI Boite couvercle était nécessaire pour qu’elle ne pût s’échapper ni ne s’éventer ; les cuves à couvercle de laque étaient pour contenir l’eau bouillante, les bols pour faire passer à la ronde la boisson, et il n’y a aucune fantaisie d’artiste qui ait jamais pu prévaloir contre les nécessités du tchanoio. Tandis qu’on prenait le thé, le coin de la chambre auquel les invités faisaient face devait être spécialement orné, mais il l’était conformé-ment à l’usage, c’est-à-dire qu’une peinture de dimensions déterminées et figurant en hiver des fleurs ou un paysage d’été en occupait le fond, tandis que devant, un vase COLLECTION HAYASHI Boite de laque soit de bronze soit de céramique s’harmo-nisait, suivant des règles fixes, avec le ton et la forme des fleurs dont il était rempli. Le laqueur, pas plus que le potier, n’en agissait à sa guise : ces boites carrées et plates qu’il ornait de ses plus admirables dessins et des plus fins semis d’or, étaient des écritoires parfaitement aménagées, avec le godet à eau, la pierre à délayer l’encre de Chine et le porte-pinceaux, et tout cela formait un ensemble harmonieux; il faisait des boites à fard, des bonbonnières, des peignes, des étagères même ou des vanteaux de porte, mais toujours son travail avait un but utile. Et de même celui du forgeron et 13o FIND ART DOC