L’ART DÉCORATIF s’il aurait besoin de se contraindre pour s’en satisfaire. Nous avons parlé des cuivres hollandais, qui comptent aujourd’hui des spécimens très intéressants ; le fer forgé est aussi traité en Hollande avec beaucoup du science du métier et de goût. 11 convient de par-ler spécialement de la céramique et de l’orfèvrerie. où des modèles assez caractéris-tiques ont vu le jour depuis quelques années. Ce n’est;pourtant pas de formes précisément nou-velles qu’il s’agit. mais de- rénova-tions de moules et de décor. La poterie hollandaise, en terre émaillée, vivait sur le vieux fonds de la pro-duction rustique, répétant des for-mes lourdes de plats, de jattes, de bols, de ca-rafes, et les re-haussant de dé-cors linéaires ou géométriquestout à fait rudimen-taires. Est-ce la parenté du prin-cipe de décora-tion ? Toujours est-il qu’un esprit plus cultivé eut l’idée de restaurer les formes et les décors des vases grecs. Il n’y eut ni calques de profils, ni trans-cription de motifs, Pendule mais rapproche-AMSTELHOEK AMSTELHOEK ment évident des galbes,icomme des procédés. de peinture et du traitement des figures déco-ratives. Le céramiste s’inspire tour à tour de toutes les époques helléniques ; il passe des formes trapues de la période mycénienne et des ornements géométriques aux silhouettes d’animaux. Les décors noirs, blancs, rouges, violets, alternent sur des couvertes grises. noires ou brunes. Parfois, LM rappel d’art égyptien s’y mêle un peu, et l’on retrouve le point de départ de l’épervier aux ailes étendues dans le décor d’une jardinière. Mais cet art pseudo-antique garde son cachet propre, son sentiment de l’interpréta-tion et de la combinaison des éléments de décoration. Un art parallèle, peut-on dire, à cette production céramique, se révèle dans des pièces d’orfèvrerie, qui manifestent elles aussi un retour vers certaines formes antiques, telles que les trésors napolitains ncus les ont fait connaître, ou bien une inspiration des modèles de style Empire. On le voit, malgré le raffinement et l’érudition que ré-vèlent ces curiosités d’arts anciens, ce sont les formes les plus sobres, les plus dépouillées d’agréments extérieurs qui s’imposent, celles où l’élégance provient des heureuses pr I 10