A TRAVERS LES EXPOSITIONS dernières moins entourées, mieux entre elles » que précédemment. Notre admirable Luxembourg, qui est tout un monde, avec ses nobles horizons, ses perspectives hautaines et riantes, notre Luxembourg, décor merveilleux que chaque heure vient renouveler, le Luxem-bourg de La Gandara et de tant d’autres peintres modernes, a encore inspiré à Mm= Gallay-Charbonnel de jolies toiles déli-cates et souriantes, finement ob-servées et notées avec justesse. Une autre paysagiste de talent, Mu= Florence Esté ; Mme Crespel, avec ses études de plantes si ro-bustes et si largement traitées ; Mu° Madeleine Carpentier, dont la facture est plus que jamais vi-goureuse et caractéristique; et enfin une statuaire, Mu, Jozon, nous ont également ravi par le charme et la belle sûreté de leurs concepts artistiques. Nous avons tenu à mentionner à part les en-vois de M!!= Élise Voruz, ferrures gravées et eaux-fortes en couleurs, dont on a beaucoup remarqué la technique sûre et l’heureux senti-ment décoratif. Ne terminons pas cette tour-née à travers les expositions sans formuler, ne fût-ce que pour le principe, un souhait que nul n’en-tendra sans doute, mais qui aura au moins le mérite de représenter une opinion assez largement par-tagée, croyons-nous. On expose beaucoup aujourd’hui. Les Salons mis à part, il n’est guère d’artiste qui ne présente ses oeuvres dans deux ou trois petites expositions de groupes, chaque hiver. Tout cela peut avoir d’excellents résul-tats pour la diffusion artistique, mais cer-tainement les résultats seraient encore meil-leurs si l’on n’exposait pas (comme trop de peintres et de sculpteurs le font) pour ex-poser — nous voulons dire en n’y appor-tant ni effort, ni enthousiasme. Chaque fois qu’on invite le public, il faudrait que ce soit pour lui apprendre quelque chose, pour lui communiquer des impressions nouvelles et non pour lui sou-mettre d’éternelles répétitions. Ainsi com-prises, les expositions seraient sûrement plus fructueuses, aux deux sens du mot ; elles marqueraient de véritables étapes dans la vie artistique, et pour cela, il ne faut demander qu’un peu de travail et de convic-H. GUINIER es Femme coiffée de tournesols tion à chacun. Lorsqu’on en sera arrivé à ce résultat, les expositions seront utiles et prouveront quelque chose. En atten-dant, il nous faudra péniblement glaner, glaner — et glaner, c’est risquer d’ou-blier plus d’un épi gonflé d’espoir et d’avenir. Que d’efforts abandonnés, sur la route ! ÉMILE SEDEYN. 14