A TRAVERS LES EXPOSITIONS à l’Art Moderne (rue Tronchet), et un joli couvert de M. Maurice Giot, qu’on a pu admirer, en décembre, à la Plume. Les esprits sont tellement montés, pré-sentement, en ce qui concerne toutes les controverses décoratives, qu’il ne suffit plus à un objet d’être beau ou joli — il lui faut encore supporter la discussion. Au lieu de : qu’il ne suffit plus, nous pourrions dire aussi bien : qu’il ne suffit pas encore, car, cipe que tout objet doit être beau de lui-même, de la proportion de ses formes, de leur équilibre, de leur raison — sans faire appel à aucune décoration accessoire ; 3. Les imaginatifs et les poètes, qui prétendent, au contraire, asservir la forme de toute création humaine à un rythme choisi dans la nature. Il est visible, clans les trois exemples réunis ici, que M. Boutet de Monvel et HENRI JOURDAIN lorsque tout parti pris d’écoles et de prin-cipes sera abandonné, on en reviendra à une logique beaucoup plus simple et plus souple, qui saura tenir compte des diffé-rences intellectuelles, partant, des différences de goût, qui existent entre les individus et les empêchent de tomber d’accord sur tous les points. En art appliqué, nous avons maintenant trois écoles au moins, disons trois écoles principales: Les traditionnels, qui ne veulent pas admettre qu’on abandonne le passé, même pour le continuer ; 2^ Les rigoristes, qui ont érigé en prin-Crépuscule au Bois de Boulogne M. Mangeant appartiennent à cette dernière catégorie. La disposition presque naturelle des feuilles diaphanes de la monnaie du pape a paru à M. Mangeant un thème heureux pour son peigne, et le rond de cou gracieux que décrit l’échassier de M. Boutet de Monvel est bien, en effet, un modèle fort original et agréable de manche d’om-brelle. Assurément, les rigoristes pourront hausser les épaules à la vue de cet oiseau et de ce végétal détournés de leur rôle, mais ce qu’ils offriraient en échange blesserait peut-être leurs adversaires par trop de simplicité. Le seul arbitre est donc ici le goût lui-même, et c’est à notre goût Io3