A TRAVERS LES EXPOSITIONS Nos contemporains montrent une indu!. gence extrême à l’égard de la catégorie sociale dite « artiste ”. Ce n’est pas ici le lieu de s’en plaindre, mais n’est-il pas amu-sant de rechercher parfois jusqu’à quel point, dans notre société libérale, on a perdu le sens exact et fier du principe d’égalité? nuances dont la gamme offre des inégalités piquantes. Au théâtre et dans les livres nous haïs-sons le monotone. Nous ne pouvons pas pardonner à une pièce de nous avoir en-nuyé et nous nous garderons sagement d’al-ler l’entendre une seconde fois. De même, ISELLAN4ER,1,1111MAI, A voir la prépondérance acquise dans nos soucis intellectuels par la personnalité même des gens de théâtre et des gens de lettres, des peintres, des sculpteurs et du moindre pianiste de salons, on est obligé de constater que nous imaginons en eux une essence d’humanité supérieure à celle de l’humble économiste et du chimiste aux mains rudes, qui préparent, dans un fâ-cheux silence, le mécanisme de notre vie future. Nous prodiguons à ceux-là une atten-tion que nous marchandons à ceux-ci. Et dans cette attention même il est encore des 98 Le port de. Bou lo,grie un roman plat et sans originalité nous semble une faute de goût; que l’auteur, six mois après, nous vende le même ouvrage sous une autre couverture, et nous lui ferons une triste réputation… Or, avec les peintres, il n’en va pas de même. Non contents de nous attirer, chaque printemps, en des galeries immenses, pour nous montrer, chaque printemps, la même chose, ils renouvellent cette cérémonie en des temples divers, tronc fois dans le temps qui s’écoule entre la fermeture des chasses et le grand steeple d’Auteuil. Et chaq