PAPIERS PEINTS clair que le fond ; et — ce qui est très ingé-nieux — c’est le papier-drap lui-même, un peu dégradé en bas, qui forme la robe; elle semble ainsi longue à l’infini en se confondant en bas avec le fond de la tapisserie. A la main, les vierges tiennent des branches de clématite formant guirlande; d’un gris verdâtre cette fleur a gardé dans l’application décorative qu’en a faite le dessinateur tout son naturel. Nous regrettons beaucoup que la repro-duction ne puisse donner qu’une faible idée de l’harmonie et de la sobriété des tons gris et vert foncé dont s’est servi l’artiste; cette harmonie des couleurs effacées rehausse encore beaucoup le charme de la composition. Le nombre des tons employés par l’ar-tiste ne dépasse pas huit et le tout est fait au pochoir ; avec ces moyens extrêmement simples et ce nombre de couleurs très restreint l’effet obtenu est très grand. De ces quelques modèles que nous avons soumis à nos lecteurs il ressort donc que le papier peint fait des efforts pour sortir de son ancienne voie, pour rompre avec les traditions qui voulaient en faire de faux satin, de faux brocart et de faux cuir. Il tend à redevenir ce qu’il aurait dû toujours rester : un papier peint tout simplement. Mais sans forcer sa nature et le genre de matière dont il est fait, il cherche cepen-dant à atteindre, dans son domaine restreint, la plus grande perfection possible. Il cherche surtout à s’orner non seulement d’une façon LOVATELLI-COLOMBO de plus en plus appropriée à sa destination, mais aussi d’une façon de plus en plus artistique. C’est surtout cette dernière ten-dance qui apparaîtra au lecteur dans les reproductions ci-jointes et nous la saluons avec satisfaction. Souhaitons à l’élément artistique dans le papier peint une place de plus en plus prépondérante. C’est cet élément artistique qui fera sa fortune et sa beauté. J. BRANISON.