PAPIERS PEINTS la fin du XV» siècle on trouve dans les comptes de cour plusieurs mentions de papier peint. Si le petit nombre de ces mentions laisse encore planer quelque doute sur l’application du papier de tenture, l’existence, dès l’année 1586, d’une nom-breuse corporation qui comptait dans ses attributions la fabrication de papiers peints (les dominotiers) nous donne à ce sujet une preuve certaine. Savary des Bruslons constate vers 1725 que le papierpeint, après avoir été longtemps em-ployé par les gens de cam-pagne et le petit peuple de Paris pour ta-pisser les ca-banes, lesbou-tiques et les chambres, a-vait atteint vers la fin du XVII° siècle une telle per fection qu’on l’expor-tait en quan-tité à l’étran-ger et que, dans les plus ma-gnifiques mai-sons de Paris, on en tapis-sait les garde-robes et «autres lieux secrets». Mais le papier de tenture quit-ta bientôt les garde-robes pour les chambres et les salons. Il y fut précédé, d’une part, par les papiers d’Angleterre, ce qui donna naissance à la légende que la fabrication des papiers peints venait de ce pays, et, d’autre part, par les papiers de Chine. Ces derniers furent bientôt surnommés papiers des Indes, parce que la Compagnie des Indes, après en avoir constaté le succès, se mit à en faire l’importa-tion. En 1754; IM)))» de Pompadour fit tendre sa garde-robe de papier d’Angleterre, et ce papier obtint ainsi une grande vogue. Mais elle fut de courte durée. Les droits établis en 1765 sur les papiers peints étrangers arrê-tèrent clans une large mesure les impor-tations d’outre-Manche et donnèrent au dé-veloppement de cette branche de l’industrie française, alors déjà très florissante, un nouvel essor. C’est Réveillon qui prit à cette époque la première place parmi les fabricants français. Sa manufacture, qui avait obtenu en 1784 le très grand honneur de porter le nom de » royale », fut malheureusement dé-LOVATELLI-COLOMBO ( par Gillou) Bordure truite et incendiée en 1789. Avec elle dispa-rurent pour quelque temps les traditions de bon goût. Jacquemart qui lui succéda chercha trop à plaire au public, au lieu de le guider, et ses papiers représentant des draperies plissées ou des attributs guerriers, sont d’un goût très discutable. Les bonnes traditions ne furent main-tenues que par la maison Zuber à Rixheim. Dufour, qui, venant de Macon, fonda en 1807 sa très importante maison à Paris, com-mença par les mêmes draperies que Jacque-mart et par des paysages invraisemblables.