L.HARBONNEL BADUEI PAPIERS PEINTS u raffinement qu’à l’heure actuelle nous Aapportons dans l’arrangement de nos demeures s’associe une préoccupation de simplicité qui n’est peut-être, dans ce cas, qu’une forme plus subtile de raffinement. Les papiers peints compliqués, les faux brocarts, les tontisses disparaissent peu à peu des murs de nos appartements, pour faire JACQUES BILLE 90 place à des papiers de couleur plus sobre et surtout de dessin plus artistique. Déjà en vue du repos qu’elle procure à nos yeux de même qu’à notre esprit souvent surmené par les devoirs de la vie extérieure, cette sobriété serait recommandable • elle l’est encore à cause de, l’intimité plus grande qu’elle con-serve à la pièce. Non seulement un papier à grand dessin compliqué et enchevêtré agit d’une façon énervante sur notre sens visuel et sur notre pensée, mais il donne encore un faux air de grandeur et de luxe à la chambre qu’il décore. Ajoutons enfin que cette sim-plicité est par-dessus tout requise là où des objets d’art et des peintures sont appelés à orner le mur. Pour que ces oeuvres artis-tiques soient bien mises en valeur, pour qu’elles retiennent et concentrent notre atten-tion, il faut que le fond sur lequel elles se détachent soit d’une couleur aussi neutre, d’un dessin aussi peu compliqué que pos-sible. L’éclat d’un émail, par exemple, la finesse d’une miniature pourraient souffrir sensiblement des teintes trop voyantes ou des volutes trop hardies d’une tapisserie qui devrait leur servir de repoussoir. Ces quelques principes ont été longs à se faire jour; à l’heure qu’il est, ils ne sont pas encore universellement admis. On a longtemps considéré en France le papier peint comme un produit d’origine anglaise. Mais des recherches minutieuses ont permis de dissiper cette erreur. FIN AR DO