THÉO VAN RYSSELBERCHE vrai est étudié sans escamotages et rendu sans éclats inutiles, avec une distinction constante, un savoir paisible qui comprend qu’en art résoudre une difficulté se complète par la suprême coquetterie d’en dissimuler l’existence elle-méme, d’esquiver non le mé-rite de la vaincre, mais les félicitations pour l’avoir vaincue. Ln tel tableau suffit à clos-amasser un orage sulfureux dans le coin d’un vaste ciel déblayé par le vent, dresser sur le sable d’une plage ensoleillée des pro-meneuses dont la brise contrarie la marche et définit les corps sous les vêtements. Il est moins sensible à la poésie qu’au cha-toiement des tonalités fragmentées. Sa vision reste là impressionniste et extérieure, et un Portrait de Paul Signac ser son auteur parmi les plus compétents des portraitistes de son époque. Paysagiste, M. Théo Van Hysselberghe a surtout peint des marines, soit qu’il s’éprit des harmonies bleues de Saint-Tropez, soit qu’il restât fidèle aux harmonies argentées et blondes des plages de la mer du Nord. Il aime suivre d’un trait souple et décoratif les linéaments des vagues étales, développer sur un mince horizon les fastes d’un cou-cher de soleil dispersant des nuées mauves et roses autour de son brasier central, (Photographie Druel) ensemble de ces marines sur un mur crée mie sensation aveuglante de clarté, une fête des yeux, un décor joyeux et riche. C’est dans les portraits et dans quel-ques tableaux de genre qu’il faut chercher un art moins exclusivement préoccupé de l’enveloppe extérieure des choses. Des tables servies parmi des feuillages, .des nappes, des cristaux, des théières,’ des porcelaines tou-chées par les7,flèches du soleil, des femmes élégantes coiffées de grands chapeaux fleuris et vétues de mousselines claires ont fourni 87