F. 111,,VILLF: Pendant L’ART DÉCORATIF cherché à en tirer quelque parti dans ses meubles. Cela n’eût-il pas été possible dans la recherche de la silhouette de tels cuivres dé-coupés qui se dé-tachent sur une porte,ou n’eût-on pu rappeler la forte attache de deux branches dans l’emman-chement de deux pièces de bois ? Mais je sais bien que M. Verneuil recherchait sur-tout le côté pra-tique et qu’il s’en tenait volontaire-ment à des for-mes simples et presque géomé-triques.A ce point de vue sa salle à manger me pa-raît parfaitement comprise. Les proportions du buffet sont heu-reuses, et rien n’y semble inu-tile, ce qui est un rare mérite. La table est sim-ple, LM peu trop fortement assise peut-être sur des pieds en pattes d’éléphant ; le galbe du dossier de la chaise est à la fois élégant et solide. Sans insister sur les légères critiques de détail qu’on lui pourrait faire, il faut reconnaître que cette chaise semble bien convenir à une personne de notre époque, et, chose difficile à trouver, peut convenir aussi bien à la sobriété du vêtement masculin qu’à la grâce flottante des robes. On s’en préoccupe malheureusement trop peu dans toutes les tentatives qu’on fait pour trouver un style nouveau. Sans doute, cela ne suffit pas encore à créer un 72 style, mais c’est déjà une des qualités essen-tielles, puisqu’elle assigne une date à l’objet. Il faudrait encore qu’outre l’époque on pût, en le voyant, connaître le pays où cet objet fut créé. Je ne suis pas sûr qu’on puisse faire l’épreuve pour la plupart des oeuvres exposées à la Poignée. Tel meuble d’atelier de M. Verneuil, malgré l’équilibre heureux des buffets, semble presque un meuble venu de Suède ou de Norvège. Et là encore je crois qu’une décoration natu-raliste, si caractéristique de l’art français, aiderait à renouer la tradition interrompue depuis la fausse antiquaillerie du style