MAISON DE VILLE ET MAISON DES CHAMPS nation dans la froideur de ces façades ju-melles. Autrement, il n’y aurait qu’une contrainte en désaccord avec notre vie. Lorsqu’au hasard de nos promenades une maison se distingue par la personnalité de sa construction, accusant franchement les dispositions intérieures, par l’ingéniosité de ses détails, elle sait bien atti-rer notre atten-tion, quoique elle reste souvent mo-nochrome. Elle s’affirme par son individualité, sa ns que rien cherche à la faire sortir violemment de la suite des bâtisses. J’ai parlé de cette galerie du quatrième étage, dont M. Plumet tirait un si heu-reux parti. Les colonises dépour-vues de chapiteau. avec de simples moulures dessi-nant la naissance de l’arcade, don-nent un caractère très particulier à cette architecture. M. Plumet a trou-vé là un mode d’expression ar-chitecturale vrai-ment moderne. Les formes élé-mentaires de la construction ne se remplacent pas, mais elles se trans-forment ; tout ce CH. PLUMET (Sculpture, de L. Schneggl qui ne porte pas la marque de notre esprit n’est qu’une formule apprise et factice. Les monuments officiels seuls se parent encore de chapiteaux corinthiens, tour comme s’il ne pouvait y avoir sans eux de style noble ; et pourtant, on pourrait concevoir pour nos palais d’au-jourd’hui autre chose que des défroques de temples antiques. L’académie a si bien pé-pétré toute chose qu’il semble toujours qu’il y ait des circonstances solennelles où nous ne puissions être nous-mêmes et où nous devions nous réfugier sous l’égide d’un pré-tendu classique. C’est à rétablir toutes nos manifestations extérieures en rapport avec notre véritable Vie que nos efforts doivent 65 Portail tendre surtout. Il n’y a pas d’antre principe fondamental pour la constitution d’un art moderne. Mais que de gens ne s’aperçoivent pas de l’antinomie foncière qui existe entre nos actes et nos pensées d’une part, et d’autre part les décors et les formes usuelles que nous perpétuons autour de nous. L’ha-bitude, cette seconde nature, corrompt plus