L’ART DÉCORATIF’ Cette compréhension du r moderne» est on ne peut plus archaïque. Les bijoux assyriens, égyp-tiens, byzantins, étaient faits eux aussi pour enca-drer, pour orner la beauté féminine. C’est pour cela qu’ils étaient somptueux, amples, lourds, colorés. La théorie est juste, lors-que le costume consiste en tuniques de soie, en péplums, en robes flot-tantes ; le joyau s’explique dans la chevelure savam-ment dénouée, le diadème va bien au front hautain des reines et des déesses, le bracelet peut emprunter des profils imprévus s’il se tord autour des bras nus. Avec le costume moderne, encore sobre, même au bal et au théâtre, une telle abondance décorative s’ex-plique moins. Pourtant, on voit à l’Art Moderne beaucoup de ces bijoux tendancieux. M. Boutet de Monvel, M. de Mar-tilly, M. Mangeant, M.» Holbach-Chanal y appor-tent beaucoup d’imagina-tion et de fantaisie, et savent être très hardis dans leurs créations, sans l’être cependant trop. M. Boute de Monvel crée des boucles de ceinture, des pièces de corsage et des peignes harmonieux et sensationnels; on sait par nos reproductions anté-rieures qu’il brode agréa-blement aussi sur les thèmes variés de la bague et des boutons. — Mme Holbach demeure fidèle au métal découpé et re-poussé, dont elle fait des colliers un peu massifs et des agrafes de manteau. Cet accessoire du costume