C. DE URE Croquis de Hollande A TRAVERS LES EXPOSITIONS Lievie ne peut que gagner à ètre considérée loin. Bien peu d’étres civilisés ont le temps de la contempler et de l’analyser au passage. Le seul moyen d’en avoir une impression d’ensemble consiste alors à la juger d’après le reflet qu’en garde notre mémoire. Nous n’avons que quelques secondes à donner à chaque impres-sion, car d’autres surviennent aussitôt, qui réclament, avant leur tour, un peu de notre cerveau, de notre coeur et de notre activité. Aux rares instants de repos, nous n’avons plus que la ressource de rassembler des souvenirs souvent aussi faiblement notés que l’image d’une foule en mouvement sur la pellicule cinématographique. C’est pourquoi nous ne goûtons qu’avec les cheveux gris la joie d’avoir été jeunes, quelque temps; c’est pourquoi aussi nous ne pouvons guère analyser que dans le passé, demandant à l’exemple d’hier une leçon pour demain, sans une pensée pour aujourd’hui qui, tout à l’heure, ne sera plus. S’il est une période où toute in-tention d’analyse soit entravée par le tourbillonnement de la vie, c’est celle qui va des dernières semaines de décembre au milieu de janvier. Peut-être, ayant émis cette réflexion, sommes-nous d’accord avec la logique, sinon avec l’actualité, en venant parler aujourd’hui des Expositions qui s’ou-vrent et se ferment dans le temps qu’il faut à une année pour finir. à une autre pour naître, et à quelques millions de libres ci-toyens pour se conformer à la plus tyran-nique des lois : celle des Étrennes. La personnalité intellectuelle et morale W. DE GLENN 51 Portrait de N.Pu< F.