L’ART DÉCORATIF D’où nulle entente. Mais le statuaire était un brave homme, à aucun moment envieux du talent des autres et qui laissa h son enfant, sa petite fille de treize ans, le choix de son maitre. Choix fort anodin qui ne laissa aucune trace, n’ayant exercé aucune influence. pendant lequel cette petite fille, cette enfant connut le triomphe, car son buste presque sans défauts lui valut les louanges des siens et lui créa parmi eux des droits à affirmer ses tendances d’artiste. Mais au lendemain de ce triomphe la vie prit cette enfant et subitement en fit une femme par le travail. L’année sanglante qui changea les destinées de la France marque clans la vie de Mlle Dubray une étape douloureuse. Son père bien qu’âgé avait encore toute l’ardeur de la jeunesse et, avec la même passion qu’il mettait à ébaucher une statue dans son atelier, il fit son devoir aux remparts. Tous ceux qui ont traversé cette époque, passé par cette vie étrange qui fut faite aux Parisiens d’alors, presque du jour au lendemain, savent quel trouble elle jeta dans plus d’une famille. Pour celle qui nous occupe ce fut un désastre. La femme du statutaire dut partir pour l’Italie hâtivement, comme en une fuite, et laisser der-rière elle affections, travaux, espoirs chèrement caressés des belles études à venir. Mais alors commença pour la fille de Dubray la véri-table éducation de la femme. Dans cet exil elle devint l’aînée de ses sœurs, puisque la plus âgée de toutes était restée à Paris auprès de son mari, soldat aussi. La jeune fille sut alors, devançant Page des responsabilités, Notre-Dame du Bon Espoir (Chapelle de l’Hospice Ca, La petite élève, le sculpteur d’aujour-d’hui, sentait désespérément le vide d’un pareil enseignement, faisait peu de progrès jusqu’au jour où, poussée enfin au désir de voir ce que serait une œuvre née de ses mains et de son cerveau, elle se mit en secret à faire le buste d’une de ses petites sœurs. Ce furent six mois d’un travail opiniâtre In-Perm 44 d, A Kr, soutenir la grande détresse morale de sa mère et s’affir-mer pour des êtres si chers en véritable chef de famille. A Florence elle trouva des portraits à faire, et si ces travaux furent sans profit pour son art, ce contact prématuré avec les difficultés maté-rielles de la vie, en développant les res-sources précieuses de son cœur et de son esprit, posa dans son âme recueillie le trésor inestimable d’une grande force morale.