LE CONCOURS D’ENSEIGNES SAUVA,I, et SAGA »/.IN réalisé, en dehors de Vil-lette, dont le célèbre Chat-Noir précurseur avait mon-tré la voie, cette alliance de l’art et du pittoresque po-pulaire qui concilierait les extrêmes. La conciliation a été faite déjà par l’affiche, et c’est à l’affiche que M.Truchet a emprunté son mode d’expression — affiche comme découpée à double face et suspendue à une potence. L’enseigne pendante n’est le plus souvent qu’un signe; le caractère de notre affiche moderne met ce signe en anecdote fantaisiste, poétique, comique ou dramatique. C’est à ce parti que M. Truchet s’est rendu. Sans aller jusqu’au symbole ou au coq-à-l’âne comme Villette, M. Truchet est plus direct, observateur ingénieux et amusant. Il met bien en valeur le motif commercial, l’anime et concentre sur lui tous les effets de sa petite scène. Peintes, ses enseignes savent rester linéaires, à grands traits simples, ce qui est important pour la vue à distance. Au fin gourmet nous montre, sous la broche qui les attend, les oies inquiètes de la casse-role à côté d’elles. Aux petits chéris est une enseigne à moitié lumineuse : une rangée de mioches regardent une envolée de ballons de toutes les couleurs que l’électricité éclaire le soir intérieurement. Fleurs naturelles disent quatre danseuses symétriques illu-minées, devant les adorateurs dans l’ombre qui présentent un bouquet. Cette dernière est l’affiche transparente, le tableau lumineux. Là est en effet le point neuf à déve-lopper: l’enseigne à la fois de jour et de soir, en profitant de toutes les ressources de l’é-lectricité. Pen-dant trois mois de l’année, à partir de 4 et 5 heures de l’a-près-midi , les enseignes de jour sont vaines. Ce qui doit dis-tinguer toutes les oeuvres d’art public des au-tres, c’est qu’a-yant à lutter contre les simples effets méca-niques des procédés industriels, elles « doivent utiliser ces procédés sous peine de rester en deçà du but pratique qu’il leur faut atteindre. M. Moreau-Vauthier l’a aussi compris avec son automobile en zinc fondu et peint, dont les fanaux éclairent une petite Pari-sienne qui, descendue, semble lui montrer la bonne route. Ici, M. Moreau-Vauthier, 29 fellE1