EIIILE DERI(1, LE CONCOURS D’ENSEIGNES Ii. n’est pas de motif décoratif qui soit moins déterminé que l’enseigne, qui participe autant d’éléments peu conciliables et qu’il est difficile d’associer dans le même classement. Il y en a de deux sortes très différentes : l’enseigne artistique consciente, l’enseigne instinctive populaire. Au point de vue de la ligne générale, il y a les enseignes-potences et les enseignes tableaux, qui ne sont pas non plus du même ordre et répondent à des systèmes édilitaires contradic -mires : ce-lui des rues sinueuses dont les ha-bitations, présentant des plans divers, per-mettent des reliefs très distincts de loin, et ce-lui des voies rectilignes où tous les reliefs par l’alignement se mas-quent, se confondent et n’offrent aucun avan-tage sur les “tableaux». A. CRESPIN 28 Enfin, il y a la décoration entière de la boutique dont toute la façade forme une immense enseigne et une véritable compo-sition architecturale. Le concours de l’Hôtel-de-Ville a réuni tout cela, en y ajoutant même les simples enseignes industrielles et jusqu’à des écriteaux. Une manifestation de ce genre n’aurait de résultats réels qu’établi entre des formes de même ordre et à leur place, par exemple entre toutes les décorations complètes des boutiques ff’une même rue de luxe, ou, pour une autre voie moins luxueusement com-merçante, entre toutes les enseignes artis-tiques de cette seule voie, ou encore entre toutes les enseignes pittoresques d’une rue populaire. Sans qu’il y eût d’obligation pour les commerçants d’adopter t’enseigne, une entente provisoire s’établirait entre eux et les artistes qui se serviraient de leur bou-tique suivant leur inspiration. Ainsi le concours nous montre une potence de Willette qu’on a pu voir depuis plusieurs mois quai Voltaire, au-dessus de la librairie Belin : une feuille de manuscrit aux bords mangés dont l’enluminure est un vitrail à l’image Notre-Dante. A l’Hôtel-de-Ville, l’effet sans être excellent n’est pas mauvais; quai Voltaire, c’est affreux, c’est inharmonieux et laid. Nous n’examinerons donc certaines oeuvres qui, au point de vue de l’art, nous paraissent avoir mérité une attention spé-ciale, que pour leur valeur technique sans trop être à même de rechercher si elles ré-pondent à leur but. M. Truchet nous semble avoir le miel