INTÉRIEURS C » s cannait l’histoire de ce chef-lieu de J canton qui ne possédait aucune statue, bics qu’ayant été le berceau de deux grands hommes, l’un général et l’autre tribun. Cer-tain soir, un conseiller municipal, en veine de c réformes », s’aperçut qu’il manquait quelque chose à Punique place du pays. Le lendemain, il signala cette lacune à l’as-semblée des édiles, et tout aussitôt, la popu-lation de s’agiter, prenant parti, qui pour l’homme d’État légitimiste, qui pour le gé-néral républicain. Déjà la guerre civile sem-blait ne pou-voir etre évi-tée, lorsque le maire, homme de bon sens, trouva un ter-rain d’entente en proposant d’élever une statue… à l’a-griculture. Il se pré-sente assez fréquemment , dans la vie, des aventures de ce genre. On a vu des idées hautes, des projets grandioses, ne devoir leur réalisation soudaine et leur succès qu’à des moments d’hésitation heureusement mis à profit. Présentés «à froid» dans un moment de calme, ils ne suscitaient que la raillerie et les haussements d’épaules. L’indécision, au contraire, les laissait entrer, sans enthousiasme et sans confiance peut-être — mais sans opposition : quand on n’est plus d’accord sur le passé, on laisse faire l’avenir, pour voir. Il est bien rare qu’en de telles circonstances l’avenir ne se fasse pas une place au soleil. ABEL LANDRY 3 ver’ de cuir i nues p