L’ART DÉCORATIF thoven, ou Rembrandt. Est-ce à nous dire malades? Je pense que Nordau lui-même laisserait aujourd’hui de côté ce mot qui n’est qu’un mot. Nous serons dans une plus vraie con-ception de la question en distinguant la joie et le bonheur : celui-ci est un élément méta-physique et moral, seulement respirable sur les plus hautes cimes. Celle-là est compa-tible avec l’actions, la vie quotidienne et ses spectacles. Le monade féerique créé par Ché-ret nie paraît démontrer nettement cette dissemblance; il n’est peut-être pas heureux, mais il est joyeux, — et il est aussi mélan-colique, parce qu’au seins de la joie habitent le regret, la hantise et la nostalgie du bon-heur qui en est l’image idéale. Pastel semble y parvenir, nous trouvons que, malgré tout, le bonheur, tel que notre âme le rêve, est infiniment au delà de ce qu’ont nous montre, et nous éprou-vons une sorte de déception. Ainsi Mo-zart, par exemple, en certaines périodes symphoniques, est l’image même de l’art heureux, mais donne-t-il vraiment cette sen-sation d’infinitude qui correspond à nos désirs? Pour moi, je ne l’y ai jamais trou-vée, et je crois bien que nous sommes ar-rivés à un degré psychologique où nous faisons participer même la douleur à l’ex-pression d’un bonheur terrible, farouche, éloigné de la sérénité comme on l’entendait jadis, le bonheur par soulèvement total de l’être tel que nous le donnent Bach et Bec-Pasiel FIND ART DOC