L’ART DÉCORATIF seignée de M. Mirbeau, et faisons des tasses et des cafetières qui soient uniquement ce qu’elles doivent être, c’est-à-dire de simples tasses et de simples cafetières. Un examen d’ensemble des objets que nous venons d’énumérer montre que M. San-dier nous a définitivement débarrassés des armatures et des ornements en bronze doré. La porcelaine nous apparaît ainsi dans toute sa beauté, utilisée pour elle-méme, et rendue en herbe qui nous ont le plus frappé, mais il nous plait de mentionner dès aujourd’hui deux noms qu’on répétera souvent dans quelques années d’ici : celui de M. Lagriffoul, dont les aquarelles et projets annoncent un coloriste remarquable, et celui de M. Depeyn, dont le plat aux cygnes est une fort belle oeuvre. Mais ce n’est pas seulement la porce-laine qui continue à se rénover et à rehausser CORDIER Cochons décorative par ses propres ressources. Il est juste d’ajouter que celles-ci s’enrichissent de plus en plus. La composition des pètes, les couleurs, la cuisson, sont en progrès conti-nuels, et la technique de Sèvres, dès long-temps réputée, s’est améliorée et enrichie en ces dernières années, parallèlement aux res-sources artistiques. Ces dernières sont néanmoins l’objet d’une sollicitude particulière, si nous en ju-geons par l’intéressante exposition de l’École de céramique de Sèvres, qui occupait, au Salon du Mobilier, une grande vitrine et plusieurs panneaux. Cette École, fréquentée par un nombre d’élèves assez limité jus-qu’ici, prépare à la Manufacture des déco-rateurs et des techniciens qui lui assurent dès maintenant un avenir plein de gro-ssesses et de réalisations. Nous ne pouvons énumérer les oeuvres de ceux de ces artistes LASSE 12 RI Vase de Cota-cet/es la gloire de Sèvres. Une autre matière bien discréditée en ces dernières années, le bis-cuit, retrouve l’estime des amateurs les plus difficiles depuis que l’on s’en sert pour inter-préter des oeuvres d’artistes contemporains de haute valeur. Est-il besoin de rappeler les statuettes et les groupes charmants de Desbois, de Suchet et d’Allouard, les beaux surtouts de M. Frémiet et de M. Agathon Léonard ? Aujourd’hui, ce sont des oeuvres nou-velles, plus originales peut-être, et dont la valeur artistique dépasse encore celle des précédentes. Nous en reproduisons quelques-unes l’admirable Sapho de M. Théodore Rivière, la toute charmante Espièglerie de M. Pierrots, une fine et jolie tête d’enfant de M. Houssin; enfin, les animaux de M. Gar-det, si amusants de vérité et de pittoresque. Employé à l’interprétation de telles cett-366 FIND ART DOC