DÉCEMBRE 1902 pays est si glorieuse dans les annales du monde, c’est qu’en chaque siècle, sans inter-ruption, il a surgi de la terre de France des dominateurs de foule pour rallumer un flambeau it celui qu’on laissait toute notre littérature, tout notre art proprement dit, toute notre philosophie grandissant l’indivi-dualité et l’émancipant, en un mot tome l’histoire de la bonté et de la beauté se suit est naturellement amené à cette pensée que l’honneur moral des temps modernes, c’est le rapprochement fraternel de l’homme vers l’homme, c’est la révélation nouvelle, à toute la classe abritée du besoin, de l’in-juste angoisse de ceux qui peinent. Or, n’est-il pas permis de conclure de là, par la définition que je donnais tout ‘a l’heure des grands boumes, duc ans de nos contem-et s’explique par la simple énumération chronologique de ceux qu’on a pris la belle coutume d’appeler des maîtres. Nul, il coup sûr, ne peut dire qui, parmi les gens d’au-jourd’hui, restera un maitre de l’avenir, hors dans l’ordre scientifique où se font des dé-couvertes positives. Mais pourtant, si l’on considère que ce dix-neuvième siècle, com-mencé à la Révolution qui établit les droits de l’homme, a proclamé l’abolition de l’es-clavage et s’est terminé dans la plus fié-vreuse recherche du moyen d’améliorer la condition de ceux qui souffrent pour gagner simplement la subsistance journalière, on porains dont les noms resteront seront sur-tout ceux qui dans leurs oeuvres auront reflété ce magnifique mouvement actuel de pitié et de justice? • C’est là que j’en voulais venir. Si j’ai l’espoir très ferme que Lucien Simon res-tera parmi les artistes qui surpassent leur époque, c’est que je vois chaque année son coeur s’émouvoir davantage du spectacle méme de l’homme et guider son pinceau. Il exprime en de puissantes harmonies de couleurs et de formes ce que le temps pré-sent a de meilleur, réalisant les superbes définitions que le maitre certain, Tolstoi, 42