L’ART DÉCORATIF passer de l’observation d’une figure seule à l’expression d’un groupe d’êtres marqués par une pensée qui leur est commune et qui s’accorde avec le milieu où ils se trouvent, je ne’ puis m’empêcher de mettre jusqu’à maintenant au-dessus de toute l’oeuvre de Simon la figure isolée du clown peinte dans le Cirque forain qui fut exposé en tuoo art Grand Palais. L’oeuvre date déjà de cinq je ne nommerai pas ici, pour épargner la modestie du peintre que j’admire et que j’aime. J’avais eu en débutant la prétention de me garder contre la vanité d’une prédiction et je m’aperçois que j’arrive à toucher ce terrain défendu, par plaisir de louer. Qu’on me permette donc pour justifier, sinon ma confiance, du moins mon espoir dans la Salle de Bat ans et tison opinion n’a peut-être que la va-leur d’une impression toute personnelle, mais il me parait que ce type rêvé plutôt que vu, ce grand paillasse écarlate, dépasse la pénétration ethnographique des mysté-rieux Eigoudins, la psychologie des êtres les plus familiers à l’artiste. Ce pauvre homme, si mélancoliquement rêveur sous sa vieille livrée à faire rire, est pour moi tout un symbole même d’humanité, un enseigne-ment social qui vivra et fera méditer les gens du futur entre quelques admirables figures créées par des maîtres d’autrefois, que 36o durée de l’ocuvre de Simon, quelques consi-dérations tirées du passé. Quels sont les hommes d’autrefois dont la pensée fixée sur le papier, sur la toile ou dans la pierre est restée célèbre, je veux dire vénérée, comme les jalons marquant le progressif développe-ment du cerveau humain N’est-ce pas ceux qui ont résumé plus complètement aux di-verses époques les tendances les plus nobles de leurs contemporains et les ont transmises sous la forme saisissable de leur art aux générations suivantes ? J’en ai la conviction. Je crois que si l’histoire morale de notre