L’ART DÉCORATIF dans ses yeux la profonde lassitude de la longue vie qui a traversé leS écroulements de tant d’illusions chères, et sa tendresse filiale n’eût pas fixé d’une façon si émou-vante cette admirable image. Mais en méme temps que l’âge a fait pénétrer Simon plus avant dans la connais-sance morale de l’homme, il l’a conduit à d’événements banals et d’ambitions médio-cres; les visages figés dans une attitude de bienveillance coutumière, mais condescen-dante, la robe de soie et le bonnet de la dame, la redingote brune démodée du vieux monsieur avec le revers plaqué d’une trop grosse .décoration, le canapé d’acajou garni de velours grenat, le papier de tenture, les Le Jeudi saint chercher l’expression d’idées générales d’une singulière élévation. C’est un pas considé-rable, et qui n’a pas échappé au public, qui sépare les groupes de portraits anciens du portrait de l’oncle et de la tante exposé l’an dernier et que j’ai noté plus haut. Là ce n’est pas le souci de réunir des personnages présentant des contrastes heureux de valeurs, avec une ligne agréable d’arabesque, qui a dirigé l’artiste: il a voulu et il a su rendre l’humble tragédie de la vie bourgeoise cou-lée à deux dans une ville obscure, satisfaite souvenirs accrochés à la muraille, tout cela est parlant et fait méditer sur l’existence aussi profondément qu’un chapitre de Flau-bert ou de Maupassant. Cette tendance, si je peux dire philoso-phique, et qui me parait intéressante au plus haut point chez un artiste aussi maitre de son métier que Simon, s’est affirmée da-vantage encore au dernier Salon, puisqu’on y vit deux tableaux qui représentaient l’un la visite de soeurs quéteuses dans la chambre sans luxe d’une dame charitable, l’autre la 358