DÉCEMBRE 1902 Le Vieux Clonn; ores d’un analyste très fin, très aiguisé, mais très ému aussi de l’Orne. Cette qualité-là, sa plus haute à mon sens, lui échappe, semble-t-il, à lui-meme dans sa préoccupation do-minante de faire de la belle peinture, niais elle a frappé évidemment tous ceux qui ont vu passer ses fortes figures si différentes de personnalité et de caractère, le portrait de M.P., Aubry Lecomte, le portrait de sa mère, de sa femme, de ses enfants, les groupes de famille et d’amis, celui du vieil oncle et de la tante posant avec leurs habits d’ap-parat dans le petit Salon provincial. En ces études de personnages pensants il y a cependant aussi, et naturellement, une progression. Si la figure de M.P. Aubry-Lecomte exécutée dans les débuts est déjà une œuvre si complète, c’est peut-étre bien 35; à cause de la simplicité méme des senti-ments que reflétait seulement le modèle et qui sont la calme sérénité d’une vieillesse confiante avec la bonté indulgente qui en est le rayonnement. C’est la souffrance, les inquiétudes pour la famille qu’on crée et qui grandit autour de soi, les joies et les défail-lances dans la lutte pour s’approcher du reve toujours lointain de l’art, c’est la vie enfin qui apprend insensiblement la doulou-reuse science d’approfondir le cœur des au-tres. Depuis le portrait que je viens de citer, le tableau qui représente les enfants Douchez dans un sultan, les panneaux intitulés la Peinture et la Musique, jusqu’au portrait de la mère de l’artiste qui date de 1898, il y a ces quelques années où l’on achève la jeu-nesse et qui sont immenses d’enseignement. Dix ans plus tôt, le peintre niai pas su lire, j’imagine, sur le front de , olre ni Carrier FIND ART DOC,