L’ART DÉCORATIF MAISON CHERON GALLIA ■,) lignes, d’un très fin relief, s’arrondissent en courbes élégantes pour venir rejoindre la bordure du haut de la cafetière formée égale-ment d’oxalis. Cette pièce fait partie d’un service à thé et à café. L’ornementation de l’ensemble, en tout semblable à celle de la cafetière, est traitée avec le même goût et la même intelligence. D’une invention très ingénieuse sont les deux dessous de carafe; le premier, pour la carafe à eau, représente trois grenouilles émergeant d’une nappe d’eau; l’autre, pour la carafe à vin, trois escargots posés sur le bord. C’est spirituel et d’une excellente ap-plication de faune aux motifs décoratifs. Il y a là, en outre, un rapport étroit entre le motif d’ornementation et la destination de l’objet, que nous souhaiterions retrouver souvent. Une plante dont on a abusé dans la décoration est le chardon. Et cependant nous retrouvons un charme nouveau dans le petit plateau oh les deux fleurs très joliment modelées viennent se fixer aux extrémités. Le flambeau de la maison Chéron est dans sa sveltesse d’un goût bien français, et, parmi tous les modèles que nous avons eu sous les yeux, de beaucoup le meilleur. L’ornementation en est peut-étre compliquée, mais elle est d’une exécution si fine et elle s’adapte si bien à la forme que l’ensemble fait une impression parfaite. Des plumes de paon et des branches de gui s’enlacent autour du pied, tandis que des feuilles et des baies de gui s’enroulent autour du bougeoir. Nous félicitons vivement l’artiste qui a conçu et exécuté le plat orné de chèvrefeuille. Cette fleur, stylisée et traitée très largement, est appliquée avec beaucoup de sens. Corbeille La maison «Osiris’,, dont le chef, M. Scherf, est l’artiste qui crée lui-méme ses modèles, dispose d’un nombre d’objets considérable dont la valeur es-thétique est très inégale. Nous présentons à nos lecteurs trois plats: un rond et deux ovales. Des fruits ornent le premier; des carottes et des haricots en-tourent d’une guirlande le se-cond et le troisième. Nous ‘l’hésitons pas à dire que nous considérons ces deux der-nières pièces comme parfaites et nous ne croyons pas être bien loin de la vérité en pensant qu’elles pourront être considérées un jour comme des pièces classiques de l’art décoratif: un sobre motif d’ornementation, choisi avec goût et en harmonie complète avec la destination de l’objet, s’y marie à une grande simplicité d’application. Le choix des modèles que nous venons de faire passer sous les yeux de nos lecteurs confirme, nous semble-t-il, l’affirmation que nous avons émise plus haut, que l’étain moderne est entré dans une voie nouvelle. Peut-être pourrions-nous ajouter qu’il n’a rien à envier aux étains de la Renaissance. Cette époque a sans doute laissé des pièces de dressoir qui ont pris une place définitive dans l’histoire de l’art. Mais la forme et la décoration de la vaisselle proprement dite a réalisé, à notre époque, une perfection que nos ancêtres n’ont pas connue. I ,CQUES BRAMSON 342 SCHERF ( ■,,,11,1S„ Plat