L’AI< I I ) ( l< I I part, et une fois amené à la lu-mière viendra-t-il attester à une postérité bien éloignée de nous notre goût de la forme et notre sens décoratif, tout comme ces petites Tanagres éclairent mainte-nant d'un jour nouveau la vie grecque et nous parlent de grands chefs-d'oeuvre disparus. Les artistes souvent ano-nymes qui ont créé les modèles de ces étains que nous trou-vons dans le commerce ont su d'ordinaire très bien résoudre le problème qui se posait devant eux. Ils ne se sont pas laissés tenter par les modèles de la Renaissance que nous retrouvons, en fort petit nombre, il est vrai, dans nos musées et qui marquent comme ceux du XVI' siècle la période la plus florissante des étains. Ils ont compris que cette décora-tion très belle mais très compliquée ne pou-vait guère s'adapter à des objets d'un usage quotidien; que le regard en glissant sou-vent sur ces surfaces en-tièrement ouv-ragées, peu-plées de per-sonnages et contenant des épisodes de lé-gende, se fa-tiguerait très vite et finirait par n'y rien distinguer. Ils ont senti que les motifs dé-coratifs des ob-jets que nous devons avoir toujours à la portée de la main doivent etre clairs et simples, que les lois de l'hy-giène et de la propreté de-Chandelier mandent un MAISON CH MAISON CIMON HRON (a GA LLIA Corbeille à geiteaux nettoyage fréquent, et que de grandes surfaces unies ou très peu chargées s'imposent. Ils ont donc résolument rompu avec les traditions et ils sont courageusement entrés dans une voie nouvelle. En ce qui concerne la forme, la plu-part d'entre eux ont cherché à rester dans le goût de ce qu'on est convenu d'appeler l'art nouveau ». Nous nous empressons cependant d'ajouter que certains .parmi ces artistes ont su très heureusement éviter les contorsions qu'évoque pour l'imagination le mot de s modern style»; ils ont su garder à leurs modèles des lignes souples et des proportions bien comprises. Quant à leurs motifs de décoration, nous sommes portés à croire que plus d'un de ces mode-leurs est allé s'instruire et s'inspirer de-vant cette merveille qui s'appelle trésor de Bosco-Reale. Comme dans ces remarquables pièces d'orfévrerie, c'est la flore et la faune qui fournissent aujourd'hui la plupart des motifs décoratifs. Mais là encore l'artiste a montré beaucoup de tact et de savoir-faire; il a sit discerner ce qui est à garder et à perdre. Ces natures mortes groupées avec tant de goût et d'esprit, ces scènes de la vie des cigognes, ces animaux se poursuivant en courses folles étaient à leur place sur des pièces d'amateur en argent réservées sans doute pour les occasions exceptionnelles. La décoration des objets d'un usage journa-lier comportait des compositions moins complexes. Ce sont les deux bijoux de Cette collection, la coupe aux branches d'olivier et celle aux branches de planasse, qui devaient 340 FIND ART DOC