L’ART DÉCORATIF É:111e de ‘,’Amri » (pastel) (M.,: dn ImKembourg) Chavannes (celui de la Sainte Geneviève). Il s’agit d’un mystique et d’un spiritualiste, mais aussi d’un grand observateur de la forme, et d’un artiste qui, sans bruit, sans théories, sans attitude, a su montrer qu’en face de l’École il n’y avait pas que des tempéraments d’exception mais encore des hommes capables de rendre au mot de clas-sicisme son acception réelle et glorieuse. Datas notre sculpture française, assurément belle, mais comptant moins de grands ar-tistes que notre admirable peinture, un artiste comme M. Albert Bartho-lomé aura sa place au premier rang. Il n’a qu’à bien augurer des années à venir : plus on ira, et plus on restera étonné de cette sobre grandeur, de cette distinction psychique, de cette noblesse réelle et de cette tech-nique certaine, qui a dédaigné la virtuosité et résolu certains pro-blèmes en incitant une sorte de co-quetterie sainte à ne pas les laisser soupçonner. Quand on pense à l’art du siècle, parmi tant d’reuvres sédue• vices on voit s’élever datas la cons-cience quelques souvenirs très purs, la décoration de la Cour des Comptes de Chassériau, les Puvis de Cha-vannes d’Amiens, le Verlaine catho-lique, le Franck de la Symphonie et du Quintette, le Concert d’Ernest Chausson, les premiers poèmes de Mallarmé. Et on a la sensation de choses très blanches, baignées de lu-mière diffuse, dégagées de toute ma-tière, ni joyeuses ni douloureuses, hu-maines pourtant, voilées et pudiques : à ces rares oeuvres, embaumées de la plus suave essence de l’âme, s’appariera la sculp-ture de M. Albert Bartholomé, enfantée dans la peine, épanouie datas la consolation, révé-lant une conscience profondément spiritualiste pour qui la forme est par elle-mène un symbole, et se précise à mesure que se précisent les rêves, qui ne sont que des formes continuées dans l’infini. CAMILLE MAUCLAIR. Portrait de .■1, 1,