L’ART DECORATIF sujets les plus poncifs de l’École, il nous en donnerait la méme impression. Ce n’est pas de Léda ou de Biblis que nous sommes excédés, mais seulement des médiocres qui les ont traduites. Fontaine (Musée dee ;Iris Décmci,fa, Un grand artiste apporte avec lui le dots de rajeunissement ; toute belle chose crée ses propres poncifs, mais sous eux on la retrouve, et si après des siècles un homme se présente aussi grand que son créateur, il la montre souriante et vivante comme au premier jour. Elle n’est plus la même, elle 3io est vue sous un autre aspect, mais cette vision l’augmente sans la travestir, et nous apprenons sur elle quelque clause de plus. Ainsi serait-il intéressant au plus haut degré qu’un sculpteur comme Rodin, suivant la pente de son esprit tel qu’il se montre depuis quelques années dans ses petits mar-bres, en vint à donner au public la plus frappante des leçons en traitant tous les sujets de concours ou d’envois de Rome et quels chefs-d’oeuvre ne verrions-nous pas! Et quelle qualité d’émotion fraternelle à la nôtre n’y mettrait-il pas ! C’est qu’il n’y prendrait que ce qui est permanent. Nous verrions alors que les accessoires seuls ont vieilli, et que la mythologie, comprise non clans sa lettre mais dans sots esprit, comme l’a fait l’exégéSe de ce siècle, est un des plus beaux cycles du symbolisme naturel et une des plus profondes et magnifiques conden-sations d’idées générales qui aient paru dans le monde. Spécialement le nu reste le dernier rem-part de l’École, et l’excuse adroite qu’elle en tire en s’y référant a prolongé son existence. Sains les symboles et sans le nu, sans l’ad-mirable vitalité qui s’y concentre, l’École n’aurait pas pu durer jusqu’aujourd’hui. Il est impassible à un moderne de penser aux mots École ou Académie sans les associer vaguement à des images vieillottes et pous-siéreuses; pour moi, je me souviens qu’il y a des anisées je ne pouvais m’empêcher de méler ces mots à l’idée de citadines à caissons jaunes, de crinolines et de gardes nationaux coiffés d’oursons, non certes par intentions délibérée de ridicule, mais par le sentiment d’institutions mortes avec la mode Louis-Philippe. Je n’ai compris que plus tard combien ces institutions surannées étaient encore puissantes et dangereuses. Le nu, me disait récemment Rodin, est, comme la gamme, l’alphabet, les nom-bres, une source de combinaisons illimitées.» Ces combinaisons du mouvement humain, il a montré qu’elles pouvaient suffire en effet, seules et sans accessoires, à signifier une foule de sentiments. Les sculpteurs i.ctuels, ceux du moins qui témoignent d’une anse neuve et d’une technique originale, Pont compris t c’est en montrant ce que le nu n’a pas encore donné, ce que l’École a négligé de lui faire exprimer, qu’ils mon-treront que là même elle n’a plus la priorité, FIND ART DOC